"Zoom sur" : Surveillance et recherche... Des réseaux pour préserver l'environnement et les ressources du littoral

Paris, le 14 septembre 2006

Institut national de recherche marine, l'Ifremer observe et surveille la qualité des milieux marins, notamment dans les zones côtières. L'institut met en œuvre trois principaux réseaux de surveillance à l'échelle nationale, créés chacun pour répondre à des demandes de l'Etat.
La surveillance effectuée par l'Ifremer s'articule autour de quatre expertises : l'identification de toxines et de contaminants connus, la détection d'anomalies trophiques et éco-physiologiques, la prédiction de l'environnement marin et la sauvegarde des ressources vivantes.
 
En 1974, la France s'engage auprès du Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM) et dans le cadre des conventions OSPAR pour l'Atlantique nord-est ou de Barcelone pour la Méditerranée, à diffuser des données relatives à la qualité des eaux, la présence de contaminants dans les organismes marins et les sédiments.
Le Ministère de l'Environnement confie alors la coordination du Réseau National d'Observation de la qualité du milieu marin (RNO) à l'Ifremer. En 1984, le Réseau de suivi du phytoplancton et des phycotoxines (Rephy) est créé suite à l'observation de nombreuses intoxications chez des consommateurs de coquillages sur le littoral atlantique, qui avaient pour origine des efflorescences de la micro-algue Dinophysis. Enfin, en 1989, le Réseau de contrôle microbiologique des zones conchylicoles (REMI) est mis en place afin de préparer les propositions de classement des zones de production et d'en effectuer la surveillance sanitaire.
Les présentations du RNO et du REMI se trouvent en annexe.
Les trois réseaux nationaux correspondent à plus de 600 points de prélèvements. En 2005, les laboratoires de l'Ifremer ont réalisé 969 tests souris DSP (toxine diarrhéique), 269 tests souris PSP (toxine paralysante) et 642 analyses ASP (toxine amnésiante), auxquels il convient d'ajouter ceux réalisés par les laboratoires départementaux d'analyse comme par l'ensemble des autres établissements en charge de la surveillance des produits de la mer.
Ce dispositif vise, tant par le nombre de tests et d'analyses effectués, que par la coordination des différents acteurs impliqués, à garantir un suivi de l'environnement marin à la hauteur des enjeux des activités littorales en France.
Le Rephy

A quoi sert ce réseau ?
 
Le Rephy (Réseau de suivi du phytoplancton et des phycotoxines) est un réseau national dont l'Ifremer assure la mise en œuvre, sous la tutelle de la Direction des Pêches Maritimes et de l'Aquaculture. Il a pour objectifs :
- d'observer l'ensemble des espèces phytoplanctoniques des eaux côtières, et de recenser les événements tels que les eaux colorées, les efflorescences exceptionnelles et les proliférations d'espèces toxiques ou nuisibles pour la faune marine,
- de surveiller plus particulièrement les espèces produisant des toxines dangereuses pour les consommateurs de coquillages.
Comment fonctionne-t-il ?
Des prélèvements d'eau sont effectués régulièrement toute l'année sur une soixantaine de points de prélèvement répartis sur l'ensemble du littoral : les espèces phytoplanctoniques présentes sont observées, toutes les espèces ou seulement les espèces toxiques et nuisibles, selon les points (1). Lors des occurrences d'espèces toxiques, la surveillance est renforcée : des points supplémentaires sont activés (200 points mobilisables au total) et la fréquence des prélèvements d'eau est augmentée. En outre, les coquillages du secteur concerné sont simultanément prélevés et soumis à des analyses visant à évaluer leur toxicité.
La surveillance de ces phycotoxines est effectuée dans un cadre réglementaire strict, dicté par la réglementation européenne (en particulier une directive de 1992 modifiée en 1997, et deux décisions de la Commission européenne datant de 2002). Les modalités de mise en œuvre de cette réglementation, ainsi que les recommandations émises par le Laboratoire Communautaire de Référence (situé à Vigo, en Espagne) pour ces toxines, sont relayées à tous les organismes en charge de cette surveillance, dont l'Ifremer, par le Laboratoire National de Référence (LNR) de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa).
Le contrôle des coquillages sortis du milieu marin (établissements conchylicoles, marchés, import-export), est placé sous la responsabilité de la Direction générale de l'alimentation du Ministère de l'Agriculture et est mis en œuvre par les Services vétérinaires.
Parmi les réseaux coordonnés par l'Ifremer, le Rephy est certainement celui dont l'activité est la plus complexe. Son rôle est :
- de détecter et d'alerter sur la toxicité des coquillages,
- d'identifier les toxines connues,
- d'expliquer le cas échéant les apparitions de toxines émergentes et les identifier.

Quelle différence fait-on entre phytoplancton et phycotoxines ?
Des milliers d'espèces de phytoplancton (ou micro-algues) sont présentes dans les eaux marines. La plupart d'entre elles sont profitables aux animaux marins en ce qu'elles constituent le premier maillon de la chaîne alimentaire, c'est à dire la nourriture des herbivores, parmi lesquels les mollusques filtreurs.
Certaines de ces micro-algues sont toxiques pour la faune aquatique, notamment pour les poissons et les coquillages.
En revanche, d'autres espèces de micro-algues, non toxiques pour la faune marine, lorsqu'elles sont absorbées par les mollusques, libèrent des phycotoxines dans leur chair qui les rendent impropres à la consommation humaine. Lorsqu'un tel risque existe, l'administration (services déconcentrés de l'Etat) peut prendre des mesures temporaires d'interdiction de leur commercialisation.
Si les intoxications liées aux toxines phytoplanctoniques sont anciennes, la mise en évidence de la relation entre la présence de certaines espèces de micro-algues dans l'eau et la toxicité des mollusques est assez récente (années 1970).
Depuis cette époque, en raison des progrès de la recherche, la liste mondiale des phycotoxines présentes dans les mollusques n'a cessé d'augmenter, ainsi que la liste des espèces phytoplanctoniques impliquées dans ces toxicités. De plus, les espèces toxiques (comme les espèces non toxiques) se disséminent rapidement entre les différents pays du monde, notamment par les eaux de ballast des navires, mais également du fait des échanges multiples de mollusques vivants entre différents pays ou régions.

Y a-t-il d'autres pays touchés par les phycotoxines ?
Un bilan cartographique mondial établi en 2000, montre que le nombre de pays / régions touchés par des problèmes sanitaires liés à la présence de phycotoxines, a plus que doublé entre 1970 et 1999, pour les familles de phycotoxines déjà connues dans les années 70, soit DSP, PSP, NSP (neurotoxines) et ciguatoxines. Avec en supplément l'apparition de nouvelles familles de toxines : ASP, désormais présent partout dans le monde, et Pfiesteria, pour le moment localisé sur la côte Est des Etats Unis.
Les deux exemples des toxines ASP et des AZAs sont à ce titre importants à rappeler.
En 1987, au Canada, 145 personnes ont été intoxiquées suite à la consommation de coquillages, avec des symptômes digestifs, neurologiques, et surtout perte de mémoire.
Parmi elles, quatre décès et des séquelles neurologiques permanentes pour d'autres. Après des recherches intensives qui ont mobilisé d'importants moyens humains et financiers, la phycotoxine responsable de ces intoxications amnésiantes a été identifiée en 1989 comme étant l'acide domoïque, et l'espèce phytoplanctonique responsable comme une diatomée du genre Pseudo-nitzschia.

En 1994, en Irlande, des intoxications humaines inexpliquées avec des symptômes de type diarrhéique ont été signalées à la suite de la consommation de coquillages. Des travaux de purification ont abouti à l'isolement de la famille des azaspiracides. La première publication sur ce sujet date de 1998.
La qualité des eaux littorales est-elle liée à l'absence de toxines ?
 
La surveillance des zones de production conchylicoles, confiée à l'Ifremer, sous la coordination de l'AFSSA, constitue pour les autorités sanitaires un outil leur permettant d'autoriser une mise en marché rapide, simple et sûre des produits de la mer. En effet, dès lors que la zone est reconnue indemne de risque, les producteurs sont dispensés d'auto-contrôle.
Par ailleurs, la forte densité des zones conchylicoles le long du littoral français conduit à une scrutation intense et fréquente de la qualité (microbiologique et phytoplanctonique) des eaux côtières. Grâce à ce dispositif, en France, les atteintes à l'environnement marin, ou les modifications de sa biodiversité sont, dans la majorité des cas, détectées bien avant qu'elles n'aient atteint un niveau pathologique.
Cette surveillance contribue ainsi à l'excellent classement des eaux littorales françaises, autorisant un suivi qui le met en tête des pays européens.

Plus d'informations sur le Rephy : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/rephy.htm 
Les points de surveillance du Rephy : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/rephycartes.htm 
Guides d'information sur les différentes phycotoxines : http://www.ifremer.fr/envlit/documentation/documents.htm#1 
Sur Alexandrium et les toxines PSP : http://www.ifremer.fr/envlit/documentation/dossiers/toxines10ans/rephy-c3.htm 
Sur Dinophysis et les toxines DSP : http://www.ifremer.fr/envlit/documentation/dossiers/toxines10ans/rephy-c2.htm 
Sur Pseudo-nitzschia et les toxines ASP : http://www.ifremer.fr/envlit/documentation/dossiers/toxines10ans/rephy-c4.htm 
Plus d'informations sur la répartition géographique des épisodes de toxicité liés à des efflorescences phytoplanctoniques en Europe de l'ouest et en Amérique du Nord : http://www.ifremer.fr/envlit/documentation/dossiers/ciem/index.htm 

Le test souris

Est-ce le même test pour toutes les toxines ?
 
Non, deux types de tests souris sont utilisés pour la détection de phycotoxines : celui pour les toxines lipophiles (incluant les toxines diarrhéiques ou DSP), et celui pour les toxines paralysantes (PSP) :
- Le test souris pour les toxines lipophiles a été mis au point dans sa première version au Japon, en 1978 par les équipes de T. Yasumoto. Il permet de détecter l'ensemble des toxines liposolubles connues (AO et dérivés DTXs, PTXs, YTXs, AZAs, SPXs et GYMs), en évitant toute interférence avec les phycotoxines polaires connues (amnésiantes ou ASP, et PSP lorsqu'elles sont présentes à l'état de traces).
- Le test souris PSP a été utilisé pour la première fois en 1937. Il est devenu une méthode normalisée AOAC (Association of Official Analytical Chemist). Ce test permet de détecter et quantifier l'ensemble des toxines appartenant à la famille des toxines PSP, qui sont des toxines hydrosolubles.
Ces deux tests ont été mis en œuvre dans un grand nombre de pays et ont été reconnus par la Commission européenne comme tests de référence depuis 1991.
En Europe, leur mise en œuvre est faite conformément à la méthodologie mise au point par le laboratoire communautaire de référence de Vigo dont le correspondant français est le Laboratoire national de référence de l'AFSSA (2) situé à Maisons-Alfort.
Ils sont mis en œuvre par les Laboratoires départementaux d'analyses dépendant du ministère de l'Agriculture et de la Pêche et par les laboratoires de l'Ifremer (tous sont sous assurance qualité), dont trois sont aujourd'hui accrédités COFRAC : La Rochelle, Sète et Toulon pour le test toxines lipophiles, Sète pour le test PSP, et Toulon pour les analyses ASP.
Quel résultat donne-t-il aux scientifiques ?
 
Ce test biologique consiste à injecter des extraits de glandes digestives de coquillages à des souris. Si deux souris sur trois meurent dans un délai de 24H, les résultats du test sont déclarés positifs.
Ce test vise à établir le caractère toxique des coquillages. A lui seul, il ne donne pas d'indications quand à la nature de la toxine présente.
Quand le test souris est positif et que les analyses phytoplanctoniques ne permettent pas d'attribuer clairement cette toxicité à une microalgue identifiée (en l'occurrence les espèces de Dinophysis, majoritairement responsables en France des épisodes DSP), les équipes de l'Ifremer recherchent alors la nature de la toxine par des analyses chimiques.
Depuis 1984, année du début de la surveillance, les connaissances sur le risque toxique en France ont progressé : plusieurs toxines lipophiles ont été identifiées, en plus de l'acide okadaïque (AO) qui avait motivé en 1984 la mise en place du réseau Rephy.

Est-ce le seul test utilisé par la Recherche ?
 
Pour la majorité des toxines connues au plan international, des analyses chimiques sur la chair de coquillages ont été mises au point : les analyses par spectrométrie de masse couplées à la chromatographie liquide permettent de reconnaître leur présence et de calculer leur concentration : c'est le cas actuellement pour les groupes de toxines AO et DTXs, PTXs, GYMs et SPXs. Mais ce n'est pas encore le cas de toutes les toxines connues : ainsi pour les AZAs et les YTXs, pour lesquelles il n'existe pas d'étalon, les scientifiques savent aujourd'hui détecter leur présence mais pas encore comment établir leur concentration.
Les recherches (déclenchées par des résultats positifs de tests souris, qui étaient dans un premier temps inexpliqués) ont ainsi permis d'identifier la présence et la nature chimique sur nos côtes de quatre nouvelles toxines, et de les associer à des espèces phytoplanctoniques, qui, jusqu'alors n'avaient pas été repérées sur nos côtes à des concentrations suffisamment importantes pour constituer une menace. Il s'agit de : DTX2 et dérivés DTX3 liées à la présence de Dinophysis acuta en 2002 en sud Bretagne, PTX2 et un de ses dérivés en 2004 dans les étangs de Salses Leucate et de Corse ouest, SPXs liées à la présence d'Alexandrium ostenfeldii en 2005 dans le bassin d'Arcachon.

Vers un remplacement des tests-souris DSP par l'analyse chimique ?
 
Par ailleurs, lors des premiers temps du suivi de la toxicité DSP des mollusques par l'Ifremer, seules les moules étaient prises en compte. On estimait (et cela reste vrai pour un certain nombre de toxines DSP), que les moules accumulent beaucoup plus ces toxines que les autres espèces de mollusques. Cette stratégie a évolué à la suite des remarques émises par les inspecteurs de l'Office Alimentaire Vétérinaire de l'Union européenne, en 1999, qui ont demandé que les autres espèces fassent aussi l'objet de suivi de toxicité. Depuis cette époque, tous les mollusques exploités font l'objet de tests DSP en accord avec la réglementation européenne.
Ce test présente :
- l'avantage d'assurer une protection maximale du consommateur
- l'inconvénient de réagir aussi bien aux toxines connues qu'inconnues, y compris en termes d'effets sur la santé humaine.
Au regard de ces incertitudes, de nombreux scientifiques étudient la possibilité de remplacer les tests souris, notamment DSP, par l'analyse chimique des échantillons. Cette question fait l'objet d'un programme scientifique européen qui prend fin en 2007. L'un des problèmes à régler est la mise à disposition d'étalons pour certaines toxines affectées d'un seuil sanitaire réglementaire : c'est le cas pour les azaspiracides et les yessotoxines. En effet, en l'absence de ces étalons, on peut dire que ces toxines sont présentes ou absentes dans un échantillon de mollusque, mais on ne peut pas dire en quelle quantité.
A l'issue de ce programme, si des réponses claires sont apportées au législateur quant à la validité des analyses chimiques pour protéger le consommateur, la réglementation européenne évoluera très probablement.
La surveillance de demain
 
Quand la surveillance génère de nouveaux axes de recherche... et la recherche de nouveaux outils de surveillance...

La stratégie d'échantillonnage mise en place pour satisfaire ces objectifs dépasse l'application stricte des textes réglementaires. Par exemple, l'observation du phytoplancton n'est pas circonscrite aux seules espèces toxiques et celle des organismes benthiques s'accompagne d'une caractérisation fine de leurs habitats. Les informations ainsi recueillies contribuent à l'avancement des connaissances, aident à la compréhension des changements observés et peuvent conduire à la détection de nouvelles toxines. L'étude des conditions environnementales favorisant l'apparition de ces phénomènes "non prévus" par la réglementation, mais observés jusque dans leurs conséquences socio-économiques, mobilise des efforts de recherche importants.
A l'inverse, la recherche utilise de plus en plus les résultats de la surveillance pour valider les hypothèses formulées dans les laboratoires. Ainsi, les images satellitales "couleur de l'eau" peuvent être validées, en termes de biomasse du phytoplancton, par les données Rephy.
Des données mises en mémoire, accessibles à tous et pour longtemps
 
 Issue d'une analyse chimique ou d'une observation au microscope, la donnée est enregistrée dans le système d'information Quadrige. Elle subit alors une phase de validation, visa pour son exploitation sous toutes ses formes depuis l'avis à l'administration jusqu'à la diffusion au grand public (www.ifremer.fr/envlit). Avec le soutien du MEDD et dans le cadre du Système national de l'Information sur l'Eau (SIEau), l'Ifremer adapte et élargit Quadrige, désigné base de référence pour la bancarisation des données de la surveillance de l'environnement littoral, comme notamment les données exigées en zone côtière par la DCE.
Consulter la base de données Quadrige : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/basesdonnees.htm 
Vers une évolution réglementaire de la surveillance
 
 La DCE fixe l'horizon 2015 aux Etats membres de l'Europe pour atteindre l'objectif de "bon état" des eaux. L'Ifremer est associé avec les Agences de l'eau à la maîtrise d'ouvrage du programme de surveillance des eaux côtières et estuariennes françaises. Ce texte, comme les nouveaux règlements portant sur le classement et la surveillance des zones conchylicoles, demande, dès 2006, une adaptation des réseaux actuels, en incitant à une prise en compte du bassin versant et de ses impacts.
Pour répondre à ces enjeux, l'Ifremer poursuit ses actions en matière d'assurance Qualité avec le développement du plan d'accréditation de ses laboratoires environnement-ressources et la gestion des documents de prescription relatifs à la surveillance (cartographie, méthodes analytiques...).
Plus d'informations sur la Directive Cadre sur l'Eau : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/directive.htm 

Liens utiles
 
 - Site Environnement littoral de l'Ifremer : http://www.ifremer.fr/envlit/
- Missions de surveillance de l'Ifremer dans le domaine de l'environnement littoral : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/index.htm 
- Phytoplancton et phycotoxines (laboratoire d'Arcachon) : http://www.ifremer.fr/delar/faits_2006.htm 
- Rephy, espèces toxiques et toxines, synthèse sur 10 ans : http://www.ifremer.fr/envlit/documentation/dossiers/toxines10ans/toxines10.htm 
- AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) : http://www.afssa.fr/ 

Annexes
Le Réseau national d'observation (RNO)
 
Coordonné par l'Ifremer pour le compte du Ministère de l'Ecologie et du développement durable, le Réseau National d'Observation de la qualité du milieu marin (RNO) a pour objectifs l'évaluation des niveaux et des tendances des contaminants chimiques et des paramètres généraux de la qualité du milieu, ainsi que la surveillance des effets biologiques des contaminants.
Les trois grands volets structurant le réseau ont été mis en place successivement :
1974 : Paramètres généraux de la qualité du milieu
Cette surveillance porte sur les masses d'eaux. Les paramètres de base sont la température, la salinité, les sels nutritifs (nitrate + nitrite, ammonium, phosphate), la chlorophylle a et les phéopigments. Sur plusieurs sites, quelques paramètres supplémentaires sont aussi mesurés (oxygène dissous, silicate, matières en suspension, turbidité, etc). Ce type de surveillance est pratiqué sur onze sites.
1979 : Contaminants chimiques
Compte tenu des difficultés de collecte d'échantillons valides pour des analyses de traces dans l'eau et de la faible représentativité spatiale et temporelle de ceux-ci, cette surveillance porte en priorité sur la matière vivante. Les organismes marins, moules et huîtres, sont utilisés comme indicateurs quantitatifs de contamination. Le volet "matière vivante" du RNO constitue le principal outil de connaissance systématique des niveaux de contamination du littoral français.
80 points de prélèvements sont échantillonnés par l'Ifremer quatre fois par an. Cette fréquence permet d'intégrer les variations saisonnières dues principalement au métabolisme des organismes. Pour une évaluation à plus long terme, les contaminants sont aussi mesurés dans les sédiments.
1991 : Effets biologiques
Cette surveillance peut se faire à différents niveaux d'organisation biologique (communauté, population, individu, cellule, etc.). Des recommandations de techniques appliquées à la surveillance d'effets biologiques sont formulées au niveau international et prises en compte par le RNO. Les groupes zoologiques concernés sont la macrofaune benthique et les poissons. L'activité RNO dans ce domaine consiste principalement à soutenir des études de faisabilité des techniques de surveillance biologique. Selon les résultats obtenus, ces techniques sont pérennisées dans le cadre du RNO ou réservées à des études ponctuelles ou locales.
Les données du RNO contribuent également à remplir les obligations de la France dans le cadre de certaines conventions internationales.
Plus d'informations sur le RNO : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/rno.htm 
- Les paramètres mesurés : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/rnooeuvre.htm 
- Cartes des points du RNO : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/rnocartes.htm 
- Le bulletin 2005 du RNO : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/rnopublis.htm 
- Les contaminants chimiques dans la Directive Cadre sur l'Eau : http://www.ifremer.fr/envlit/pdf/documentspdf/contaminantschimiquesDCEacr4.pdf 

Le Réseau de contrôle microbiologique des zones conchylicoles (REMI)
Le Réseau de contrôle microbiologique des zones conchylicoles assure le contrôle microbiologique des zones de production conchylicoles. Du fait de la présence très irrégulière et de la multitude des microorganismes pathogènes (bactéries, virus, protozoaires) dans les eaux littorales, et de l'absence de technique de routine pour la recherche de virus et de la fixation de normes virologiques, le contrôle sanitaire se fonde sur le dénombrement des bactéries Escherichia coli ( E. coli). En effet, la quasi totalité des microorganismes pathogènes identifiés dans les eaux littorales sont de provenance fécale, humaine ou animale, et sont, en permanence, accompagnés d' E. coli en grande abondance, et spécifiques des matières fécales.
Au 1er janvier 2004, 314 zones de production géographiques sont définies sur le littoral français, chaque zone peut faire l'objet d'un classement pour un, deux ou trois groupes de coquillages (Groupe 1 : gastéropodes, échinodermes, tuniciers ; Groupe 2 : bivalves fouisseurs ; Groupe 3 : bivalves non-fouisseurs). Au total 460 zones sont classées pour l'ensemble des groupes, dont 149 en A, 222 en B, 58 en C et 31 dont le classement est encore provisoire.
Le REMI n'exerce une surveillance que sur les zones classées A, B, ou C. Les zones étant réputées homogènes sur le plan sanitaire, en règle générale un seul point de prélèvement est défini pour représenter une zone de petite dimension. Ce point de prélèvement est placé de telle sorte qu'il permette aussi la mise en oeuvre du dispositif d'alerte dès que nécessaire. Au total, le REMI a défini 380 points de prélèvement. La fréquence de prélèvement mensuelle, bimestrielle ou trimestrielle est adaptée à la qualité estimée (A, B, ou C) et aux risques de dégradation épisodiques de la qualité bactériologique de la zone. La commercialisation des coquillages provenant de zone D est interdite, soumise à une purification préalable, ou à un reparcage dans une zone de qualité A prévue à cet effet, pour les zones B et C. Les zones A sont celles dans lesquelles les coquillages peuvent être récoltés pour la consommation humaine directe.
Les laboratoires côtiers de l'Ifremer assurent les prélèvements et les analyses nécessaires selon des protocoles précis et des procédures d'assurance qualité, saisissent les résultats dans la banque de données Quadrige, et les diffusent aux autorités concernées.

Plus d'informations sur le REMI : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/remi.htm 
- Carte des points REMI : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/remicartes.htm 
- Liste des points de prélèvement REMI et des zones classées : http://www.ifremer.fr/envlit/pdf/remipdf/ListeRemi.pdf 
- Sur la mise en œuvre du REMI : http://www.ifremer.fr/envlit/surveillance/remioeuvre.htm 
- Consulter les bulletins régionaux 2006 de la surveillance : http://www.ifremer.fr/envlit/documentation/documents.htm#3 
ou par région : http://www.ifremer.fr/envlit/region/index.htm 
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(1) : Une analyse de " flore totale " est réalisée pour une vingtaine de points d'eau.
(2) : Le rôle de l'AFSSA - Laboratoire National de Référence pour les biotoxines marines (phycotoxines), Maisons-Alfort
Le LNR a pour rôle, en plus de fournir un appui scientifique et technique aux autorités de tutelle, de coordonner deux réseaux de laboratoires impliqués dans la surveillance officielle des coquillages vis-à-vis des phycotoxines :
- le réseau des laboratoires côtiers d'Ifremer qui sont en charge du contrôle des zones de production, sous la tutelle de la DPMA, ainsi que le laboratoire expert EMP/PHYC d'Ifremer Nantes qui constitue le laboratoire menant l'expertise pour ces zones,
- le réseau des laboratoires départementaux d'analyses en charge de la surveillance du coquillage-denrée mis sur le marché, sous la tutelle de la DGAl.
Dans le cadre du réseau Laboratoire Communautaire de Référence / Laboratoires Nationaux de Référence, le laboratoire de Maisons-Alfort participe, en étroite collaboration avec le laboratoire expert d'Ifremer Nantes, aux travaux de développement de méthodes alternatives afin de remplacer les bio-essais sur souris, et ce pour des raisons d'application de réglementation sur les expérimentations sur animal.