Le CNES et l'Ifremer s'associent pour le développement de l'océanographie opérationnelle

Paris, le 23 novembre 2006

Yannick d’Escatha, Président du CNES, et Jean-Yves Perrot, Président de l’Ifremer, ont signé le 23 novembre une convention instituant les bases d’une coopération renforcée entre les deux organismes dans le domaine de l’océanographie opérationnelle.

L’océanographie opérationnelle repose sur un tryptique : des moyens de modélisation numérique, d’observation spatiale et in situ. Dans leurs domaines de responsabilité respectifs, le CNES et l’Ifremer sont amenés à y contribuer de façon coordonnée et collaborent déjà dans le cadre de différents projets.

Au niveau européen, l’océanographie opérationnelle est l’une des trois priorités du programme européen Global Monitoring for Environment and Security (GMES). Celui-ci comporte en effet une dimension océanique, axée sur le développement et l’exploitation de services en réponse à des besoins divers : améliorer la sécurité et l’efficacité du transport maritime, contribuer aux études de la variabilité climatique de l’océan, mettre en place des services d’aide à la gestion intégrée des zones côtières, anticiper les conséquences de pollutions…

Dans ce contexte, le CNES et l’Ifremer ont décidé de renforcer leur collaboration qui s’articulera autour de l’axe recherche et océanographie opérationnelle, dans la perspective d’un enrichissement mutuel. Pour ses besoins propres, la recherche est le premier client des produits de l’océanographie opérationnelle mais elle intervient aussi en amont. Elle permet en effet l’amélioration des performances scientifiques et techniques des services, donc de la qualité des produits destinés aux utilisateurs finaux. Déjà partenaires dans divers comités et programmes nationaux et internationaux, le CNES et l’Ifremer s’efforceront de favoriser et poursuivre en commun des actions de recherche dans les domaines de l’exploitation scientifique des mesures d’océanographie spatiale.

Des coopérations seront conduites sur les thématiques suivantes :
- Le CATDS (Centre Aval de Traitement des Données de la mission SMOS) sera développé par le CNES en collaboration avec l’Ifremer. La mission SMOS (Soil Moisture and Ocean Salinity), mission conjointe CNES / ESA qui implique également d’autres partenaires européens, permettra, pour la première fois, d’observer depuis l’espace la salinité de surface, un paramètre essentiel pour les recherches océaniques et les applications opérationnelles développées par l’Ifremer.
- Le CNES et l’Ifremer, en association avec Météo-France et le CNRS/INSU, étudieront la mise en place d’un pôle thématique Vents / Flux, dans le cadre de la structuration des activités de type « centre de données et d’expertise » pour le traitement et la dissémination des mesures destinées à l’océanographie (opérationnelle et de recherche).
- Au sein des groupes de travail organisés par le CNES sur les applications des futures imageries haute résolution, l’Ifremer initiera l’utilisation des techniques d’optique haute résolution en termes d’applications pour l’océanographie côtière et la validation de nouveaux concepts de mesure.
Concernant l'océanographie opérationnelle, l’Ifremer assure, par exemple, la conception et le déploiement en mer de flotteurs qui permettent d’alimenter les modèles numériques en données in situ (projet Coriolis), ces flotteurs effectuant des mesures de température et de salinité dans la colonne d’eau. Parallèlement, le CNES fournit notamment des mesures de hauteur de la mer (mission Jason-1) ou d’autres paramètres à la surface de l’océan grâce aux instruments embarqués sur les satellites, qui assurent en outre la transmission de l’ensemble des données à terre. Alimentés par ces différentes mesures, les modèles numériques tels que ceux développés au sein du GIP MERCATOR Océan, dont les deux organismes sont membres, permettent ensuite de construire une image instantanée de la structure des masses d’eau, de l’intensité des courants et de prévoir l‘évolution des océans.

LE CNES
Très tôt, la France a affirmé une ambition spatiale. Cette volonté lui garantit aujourd’hui un libre accès à l’espace et lui permet d’être un acteur majeur de la politique spatiale européenne et de la coopération internationale. Le CNES a ainsi élaboré une compétence de bout en bout dans la mise en œuvre des systèmes spatiaux. Il s’appuie sur de nombreux partenaires : organismes, industriels et laboratoires de recherche. Par sa capacité d’innovation et d’anticipation, il participe au progrès des connaissances, à l’émergence de nouvelles technologies au bénéfice de tous et au développement des applications spatiales

L'Ifremer
Institut national de recherches marines, l'Ifremer conçoit, développe et met en œuvre des moyens d'observation, d'étude et de surveillance des milieux marins, des zones littorales jusqu'aux grands fonds. Par leurs travaux, les scientifiques et les ingénieurs de l'Ifremer contribuent à améliorer la connaissance des mers et des océans comme des espèces qui les peuplent, afin de favoriser les conditions du développement durable des différents secteurs économiques liés à la mer.
L'Ifremer emploie 1700 personnes, dispose d'un budget de 160 millions d'euros, de 7 navires scientifiques, d'un submersible habité (Nautile), d'un engin télé-opéré pour grande profondeur (Victor 6000) et d'un ensemble de moyens d'essais.