Coquilles Saint-Jacques en baie de Seine et en baie de Saint-Brieuc : record absolu
Les populations de coquilles Saint-Jacques en baie de Seine et en baie de Saint-Brieuc ont encore battu les précédents records d’abondance, confirmant la tendance favorable des dernières années. Tel est le résultat des dernières évaluations scientifiques de l’Ifremer, en appui aux gestionnaires de la pêche.
Plus de 80 000 t de biomasse exploitable en baie de Seine, 44 000 t en baie de Saint-Brieuc
Sur la zone qui va de Barfleur (50) au cap d’Antifer (76), la situation en 2021 dans le gisement de la baie de Seine continue d’être exceptionnelle. La biomasse totale exploitable de coquilles est estimée à plus de 80 000 t (dont 67 000 t dans la seule baie de Seine sensu stricto), un niveau supérieur au précédent record de 2018. L’arrivée d’une nouvelle génération de juvéniles est à nouveau très bonne. Et la présence d’un reliquat record de coquilles de taille adulte (3 ans et plus), après une année complète d’exploitation, confirme la bonne santé de la population. Seul bémol : les coquilles sont plus petites suite à un retard de croissance. A l’ouverture de la saison, l’ensemble de la population n’a pas encore atteint la taille minimale requise.
En baie de Saint-Brieuc, la biomasse totale tous âges confondus dépasse cette année 73 000 t, en augmentation de 7,5 % par rapport à 2020 qui était pourtant l’année record depuis le début de l’exploitation du gisement (six décennies). La biomasse de reproducteurs a augmenté de plus de 11% par rapport à l’an dernier. Et la biomasse exploitable (animaux atteignant la taille réglementaire de 102 mm) est proche de 44000 t, soit 19% de plus par rapport à l’année 2020 déjà exceptionnelle.
Ces chiffres confirment pour le moment la tendance favorable observée depuis le début des années 2000, en lien avec la gestion mise en place par les pêcheries françaises. On peut citer notamment la diminution globale de l’effort de pêche par la mise en place de dates et d’horaires de pêche, l’amélioration de la sélectivité des engins avec l’utilisation d’anneaux de drague plus grands, ou encore la mise en place en baie de Seine d’une zone de jachère qui change chaque année.
Les campagnes COMOR (Coquilles Manche orientale) et COSB (Coquilles Saint-Brieuc) ont été initiées par l’Ifremer à la fin des années 70.
L’objectif principal est d’estimer la biomasse exploitable (volume, distribution géographique, structure de la population) de coquilles Saint-Jacques Pecten maximus respectivement en baie de Seine et en baie de Saint-Brieuc. Les résultats issus de ces campagnes servent de base scientifique pour la mise en place des mesures de gestion régionale prises par les organisations professionnelles et l’administration des pêches. Ces campagnes sont aujourd’hui co-financées par l’Union Européenne (notamment via le Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche – FEAMP), France Filière Pêche (FFP) et l’Ifremer.