Publication scientifique sur les micro-algues : 20 ans de suivi par satellite
Depuis 20 ans, l’Ifremer suit par satellite les niveaux de micro-algues, qui constituent le plancton végétal marin. Bilan sur les avantages de cette méthode ainsi que sur les tendances en Manche et dans le nord du golfe de Gascogne.
Un article scientifique, qui sera publié dans le prochain numéro de la revue Remote-Sensing of Environment, montre la cohérence des suivis de plancton végétal par satellite et par mesure directe en mer côtière. A partir d’un capteur de couleur de l’eau (actuellement sur le satellite européen Copernicus Sentinel 3 mais aussi sur les capteurs de la NASA), un algorithme développé par l’Ifremer permet de calculer la masse de micro-algues dans des eaux optiquement complexes à partir de la teneur en chlorophylle, marqueur de la biomasse de micro-algues. Une analyse des 20 ans de données en Manche et dans le nord du golfe de Gascogne montre en effet que ces données satellitaires sont proches de celles mesurées sur les stations côtières, avec les prélèvements d’eau et analyses régulières menées notamment dans le cadre du réseau de surveillance Rephy-Rephytox. De plus, elles permettent un suivi sur des surfaces plus étendues, avec des observations plus fréquentes.
Deuxième conclusion sur les tendances de ces 20 ans de suivi: la quantité de micro-algues apparaît reliée aux apports en nutriments des fleuves. Les phosphates et nitrates principalement, issus des activités humaines sont en effet aussi des engrais pour ce plancton végétal. Une tendance à la baisse apparaît en Manche depuis le début des années 2000. Les niveaux en sud Bretagne fluctuent en relation étroite avec les débits de la Loire et de la Vilaine, sans montrer de tendance.
Compléments sur l’article complet déjà disponible en ligne.
Un projet de recherche est actuellement en cours pour améliorer l’utilisation de ces suivis satellitaires et développer un système d’alerte web en cas d’efflorescence d’algues nuisibles. Précisions sur ce projet Interreg S3-Eurohab ici.