La Flotte océanographique française unifiée : l’heure du premier bilan
Unifiée depuis janvier 2018 et opérée par l’Ifremer, la Flotte océanographique française dispose d’un nouveau site Internet ouvert à toute la communauté scientifique française mais aussi à tous les curieux avides de découvrir les navires et engins français qui sillonnent et scrutent les trois grands océans de notre planète. Pour permettre à chacun de prendre la mesure de ses actions menées en 2018 et de ses projets à venir, elle vient également de publier son rapport d’activité.
« La Flotte océanographique française est une très grande infrastructure de recherche dont la gestion a été confiée à l'Ifremer par le ministère de la Recherche. C'est l’une des trois plus grandes flottes scientifiques en Europe, déclare François Houllier, Président-Directeur général de l’Ifremer. Sa singularité tient non seulement à sa capacité à explorer les trois grands océans du globe — Atlantique, Indien et Pacifique —, mais aussi à la diversité de ses missions, de ses usagers et de ses partenariats. L’Ifremer opère cette flotte unifiée depuis janvier 2018 avec l’aide de l’armateur Genavir : il est ainsi possible d’optimiser son bon fonctionnement au service de l’ensemble de la communauté scientifique française.
Adossée à deux commissions nationales spécialisées pour les flottes hauturière et côtière, sa gouvernance associe le CNRS, l’IRD et le réseau des universités marines : elle permet de sélectionner des campagnes excellentes et pertinentes et de définir une programmation pluriannuelle, une nécessité pour les scientifiques qui doivent pouvoir anticiper leurs missions. Cette gouvernance ouverte est aussi chargée de penser le renouvellement des navires, des équipements et des compétences à plus long terme ».
Un rapport pour prendre la mesure des activités de la Flotte en 2018
« L’année 2018 a été celle de la prise en main par l’Ifremer de l’opération de la Flotte océanographique française unifiée. Cette année a aussi été marquée par de grandes campagnes scientifiques avec le déploiement du Marion Dufresne en mer de Chine ou encore la réalisation des premières missions avec le nouvel équipement de sismique, qui a montré des résultats prometteurs, relate Olivier Lefort, directeur de la Flotte océanographique française. Le HROV Ariane a également effectué ses deux premières missions scientifiques avec succès à bord de l’Antéa.
En fin d’année 2018, le Conseil scientifique a validé les principes du plan d’évolution de la Flotte, concernant les projets de renouvellement et de modernisation des navires, ainsi que le lancement du processus de définition des engins d’intervention grands fonds du futur.
Olivier Lefort ajoute : « Grâce à l’unification de la Flotte et à son opération par l’Ifremer, il est désormais plus aisé d’optimiser la planification des campagnes. En 2019, plusieurs missions dans le Pacifique sont réalisées à bord de l’Atalante jusqu’en décembre ».
Un site internet pour suivre la vie de la Flotte
Plus interactif, ce nouveau site présente les navires, en photos et vidéos, montre la vie des scientifiques à bord et décrit les engins et les navires avec plusieurs visites virtuelles, le tout à retrouver dans la rubrique Découvrir.
La rubrique Où sont les navires ? permet de suivre en direct les campagnes scientifiques à bord des navires de la Flotte. On peut voir, par exemple, les sillons du catamaran L’Europe en Méditerranée, sur la campagne Pelmed pour l’étude de l’abondance des poissons pélagiques comme la sardine.
Le calendrier interactif de l’année donne un aperçu global de l’ensemble des campagnes en cours.
Les actualités se nourrissent des informations fournies en direct des campagnes par les scientifiques. La page Facebook de la dernière campagne Momarsat du Pourquoi Pas ? sur la dorsale océanique au large des Açores était ainsi relayée en page d’accueil. On y trouve aussi l’actualité des résultats issus de ces campagnes océanographiques.
La rubrique Ingénierie montre les grands projets en cours, comme le projet Coral pour le développement d’un drone sous-marin autonome capable de plonger à 6000 m de fond.
La Flotte océanographique française, une infrastructure nationale au service de la communauté scientifique
La Flotte océanographique française dispose de 4 navires hauturiers qui peuvent être déployés sur tous les océans, de 2 navires semi-hauturiers, de 5 navires côtiers opérant en métropole et outre-mer et de 7 navires de station. Elle est également équipée d’engins sous-marins, comme le robot Victor6000 ou le sous-marin habité Nautile, et de systèmes mobiles comme les sismiques qui permettent de visualiser les structures géologiques, ou encore le système Penfeld qui peut mesurer des paramètres du sous-sol sous-marin.
La flotte est utilisée prioritairement pour effectuer des recherches scientifiques. Elle joue aussi un rôle important dans la réalisation des missions d’un grand nombre de dispositifs nationaux d’observation et dans les activités d’enseignement dispensées par une bonne douzaine d’universités.
Elle répond également à des besoins de surveillance, d'expertise ou de missions de service public pour le compte de l'Etat. Elle est par ailleurs régulièrement sollicitée dans le cadre de partenariats recherche-industrie avec le monde socio-économique.
Chiffres clés sur l’année 2018
- 115 campagnes réalisées, dont près de 30 par les navires hauturiers
- 1422 jours d’activités scientifiques assurés par les navires de la flotte dont 426 par les navires hauturiers
- Près de 320 publications associées aux campagnes menées grâce à la Flotte, principalement dans le domaine de la physique et de la biochimie, de la biologie (écosystème et halieutique) et des géosciences.
Aller sur le site de la Flotte océanographique française
Lire le rapport d’activité 2018 de la Flotte océanographique française