Le PDG de l’Ifremer renforce le positionnement de l’institut dans le Pacifique.

Du 18 au 26 septembre 2019, le Président Directeur général de l’Ifremer François Houllier se rendra en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Il rencontrera les équipes de recherche et les partenaires de l’Ifremer œuvrant dans ces territoires ultramarins du Pacifique. Il réaffirmera la volonté de l’Ifremer de concentrer son effort de recherche sur les problématiques environnementales qui affectent le plus grand océan du monde mais aussi sur les secteurs de l’économie bleue qui font vivre ses habitants.

Les travaux de l’Ifremer dans le Pacifique ont débuté dès les années 1970 par des collaborations sur la crevetticulture d’abord à Vairao, sur l’île de Tahiti puis à Saint-Vincent, sur la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie. Depuis, le champ des recherches s’est élargi à des domaines à fort impact pour le développement de ces territoires : écosystèmes coralliens, géosciences, conchyliculture, aquaculture, pêche, huîtres perlières, énergie thermique… De la surface aux grands fonds, les écosystèmes marins et leurs ressources sont au cœur des projets impliquant l’Ifremer.

« Protéger l’océan est essentiel pour ce qu’il est intrinsèquement mais aussi pour les services qu’il nous rend, explique François Houllier. Le Pacifique est au cœur de forts enjeux sociétaux liés aux sciences marines qui seront au cœur des échanges avec nos partenaires politiques et scientifiques de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française ». François Houllier rencontrera les présidents des gouvernements de Nouvelle-Calédonie, M. Thierry Santa et de Polynésie française, M. Edouard Fritch. Il rencontrera également les présidents des deux universités impliquées dans les unités mixtes de recherche « Ecosystèmes insulaires océaniens » (EIO) en Polynésie et « Ecologie marine tropicale des océans Pacifique et Indien » (Entropie) en Nouvelle-Calédonie.

En Nouvelle-Calédonie, le 19 septembre, il ouvrira et participera à un atelier franco-japonais sur le projet d’installation d’un observatoire sous-marin commun dans le Pacifique sud (lire l’encadré page suivante). « Dans le futur, les centres des sites ultramarins de l’Ifremer auront vocation à jouer un rôle dans le développement de la politique internationale de l’institut, annonce François Houllier. Ce mouvement est d’ores et déjà engagé sur le centre Ifremer du Pacifique notamment avec la Nouvelle-Zélande et l’Australie. »

Les récifs coralliens seront également au centre des discussions avec notamment les acteurs de l’unité mixte de recherche du Centre de recherches insulaires et Observatoire de l’environnement (Criobe) et du Parc naturel de la Mer de Corail. « Ces écosystèmes concentrent une biodiversité incroyable sur de petites surfaces. Leur préservation est essentielle et compatible avec leur valorisation. A travers le projet TIGA (territoire d’innovation de grande ambition) auquel contribuent nos équipes, le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie veut faire de la préservation de la biodiversité calédonienne un moteur de croissance dans le Pacifique, avec le Parc naturel de la Mer de Corail comme vitrine ».

En Polynésie française, François Houllier se rendra dans plusieurs fermes d’huîtres perlières : « de l’amélioration de leur culture à l’impact sur les lagons, l’Ifremer est impliqué dans plusieurs projets sur cette ressource économique majeure du Pays ». Le 24 septembre, le Président Directeur général de l’Ifremer signera avec le Président et le Vice-président de la Polynésie française le contrat de cession à titre gracieux de la copropriété de la souche de crevette bleue (Litopenaeus stylirostris) de l’Ifremer vers le Pays. « C’est grâce à notre collaboration maintenue depuis les années 1970 que la filière crevetticole a émergé en Polynésie française, c’est aujourd’hui au gouvernement local du Pays de la gérer en autonomie, souhaite François Houllier. La force du centre Ifremer du Pacifique repose sur ses collaborations étroites avec les acteurs publics et privés locaux et sur l’appui qu’il apporte au développement de l’économie bleue de ces territoires ».

Pour en savoir plus sur les projets de l’Ifremer dans le Pacifique, consultez les fiches sur : « L’Ifremer en Nouvelle-Calédonie » I « L’Ifremer en Polynésie française »

L’Ifremer co-organise un atelier franco-japonais à Nouméa avec le JAMSTEC. Du 19 au 20 septembre, François Houllier ouvrira et participera aux côtés de chercheurs de l’Ifremer et des acteurs scientifiques néocalédoniens à un atelier de travail à Nouméa sur un projet d’observatoire sous-marin franco-japonais. L’atelier de travail se tiendra en marge de l’escale de la campagne KANADEEP2 et visera à définir les objectifs scientifiques, technologies et socio-économiques du projet. Cette initiative permettra d’aborder les défis objectifs de développement durable des Nations Unies et la Décennie des Nations Unies pour la science océanique.  Ce projet renforce la coopération maritime entre l’Ifremer et le JAMSTEC, un institut national japonais de recherche sur les sciences et technologies marines, dans la région du Pacifique.

L'Atalante en mission dans le Pacifique

L’océan Pacifique est le théâtre de l’essentiel des campagnes de L’Atalante en 2019, avec la mise en œuvre du robot télé-opéré Victor 6000. C’est l’un des quatre navires hauturiers de la Flotte océanographique française.

FOCUS SUR LES DEUX CAMPAGNES EN COURS ET A VENIR A BORD DE L’ATALANTE :

  • KANADEEP2 - 4 septembre – 2 octobre 2019 : porté par le Muséum national d’Histoire naturelle, l’Institut de recherche et de développement et l'Ifremer, ce projet a pour objectif de collecter des nouvelles données sur des compartiments inconnus ou peu connus de la biodiversité profonde et sur des zones encore non explorées de la zone économique exclusive (ZEE) de Nouvelle-Calédonie. Les résultats attendus sont importants dans le contexte du Parc marin de la mer de Corail et de la coopération avec l’Australie et la Nouvelle-Calédonie.
  • TONGA - 31 octobre - 6 décembre 2019 : la campagne TONGA menée par l’Observatoire de Villefranche-sur-Mer et l’Institut de recherche et de développement (IRD) a pour objectif de caractériser du point de vue de la chimie, de la biologie et la physique, les panaches des fluides hydrothermaux émis par des volcans peu profonds dans la zone de l'arc des Tonga. Il s’agit d’étudier leur impact sur les cycles biogéochimiques et leurs effets toxiques ou fertilisants sur les écosystèmes de cette région de l'océan Pacifique.

Pour en savoir plus, consultez la fiche « La Flotte océanographique dans le Pacifique »

L’Ifremer en Polynésie française

Présent en Polynésie française depuis 1972, l’Ifremer compte à ce jour une équipe de 17 permanents. Son activité se focalise à 80 % sur la recherche en soutien à la filière perlicole, depuis l'acquisition de connaissances fondamentales (séquençage du génome de l'huître perlière) à des actions d'optimisation de procédures d’élevage. Leur objectif commun : améliorer la qualité des perles. Ces projets se déroulent en partenariat avec le Pays qui les cofinance ainsi qu'avec le soutien d’un réseau de partenaires privés.

Consulter les fiches : « Des perles de toutes les couleurs » I « L’ADN de l’huître perlière décodé » I « Le changement climatique met en danger l’huître perlière » I « Du microplastique dans les lagons »

L’Ifremer apporte également ses compétences en appui à l‘aquaculture des poissons plats Parha peue qui subissent de mortalité pouvant atteindre 10 à 90 % des effectifs élevés en cage. Il a ainsi identifié une bactérie responsable de cette mortalité et travaille à la mise au point d’un vaccin ou d’autres traitement préventifs. L’optimisation des conditions d’élevage est aussi au cœur de ces recherches.

Consulter la fiche « Une bactérie tueuse de poissons ».

Sujet historique des travaux de l’Ifremer en Polynésie française, l’élevage de crevettes bleues est aujourd’hui géré de manière autonome par le Pays. La souche de crevettes produite par l’Ifremer a été transférée au Centre de production Vaia en 2015 en charge depuis du maintien du groupe de géniteurs et de la fourniture de jeunes crevettes aux fermes. L’Ifremer poursuit néanmoins ses travaux sur la caractérisation de l’état de santé de cette crevette.

Consulter la fiche « Développement de l’élevage de crevette bleue ».

Relancer la production d’huîtres perlières. Le projet de recherche et de développement MappyGEN (2018-2020) s’intéresse aux problématiques de la production d’huîtres perlières dans l’archipel de la Société. Majoritairement concentrées dans le lagon des îles hautes de Tahaa et Raiatea, les fermes perlicoles peinent à s’approvisionner en huîtres perlières. Leur production est en déclin. MappyGEN se propose d’évaluer l’intérêt d’approvisionner ces fermes en huîtres des îles Mopelia et Scilly produites en écloserie. Les expérimentations utiliseront des huîtres perlières donneuses et receveuses. La production de perles repose en effet sur une huître donneuse et une autre receveuse : un morceau du manteau de la donneuse est inséré dans la receveuse, en même temps qu’un nucléus, objet autour duquel le greffon, devenu sac perlier, sécrètera la perle. Les facteurs environnementaux, notamment la profondeur, influencent également la teinte de la perle. Cette approche va permettre de mieux comprendre les interactions entre le génotype des huîtres et leur environnement. Une cartographie de la qualité de production des perles de culture à l’échelle du lagon de Raiatea-Tahaa sera ainsi dressée.

Consulter la fiche « L’Ifremer en Polynésie française »

L’Ifremer en Nouvelle-Calédonie

L’Ifremer est présent en Nouvelle-Calédonie depuis 1973. L’activité des 18 permanents se concentre à 70 % sur la recherche en soutien à la filière aquacole. Ils s’intéressent à la compréhension des interactions qui existent entre les espèces élevées et les pathogènes présents dans l’environnement, mais aussi aux moyens d’optimiser les procédures d’élevage de la crevette par exemple ou de valoriser des ressources locales comme les microalgues. Toujours en appui aux collectivités locales, l’unité Lagon, Environnement et Aquaculture durables (LEAD) intervient également dans la caractérisation des pressions qui s’exercent sur les écosystèmes coralliens.

Mieux comprendre l’histoire géologique de la Nouvelle-Calédonie

Depuis les années 1990, les équipes de géosciences sont impliquées dans la connaissance de l’extraordianire géodiversité des fonds marins de la Nouvelle-Calédonie, dans une région où la tectonique est particulièrement active.

Consulter les fiches : « Mieux comprendre la subduction océanique en Nouvelle-Calédonie » I « Le continent Zealandia : une évolution liée à la tectonique des plaques » I « Les plateformes carbonatées, archives de l’histoire géologique et climatique »

Des récifs coralliens aux crevettes

Pour comprendre le fonctionnement global des écosystèmes coralliens, l’Ifremer a entrepris de suivre l’évolution de leur état de santé face aux pollutions et au changement climatique global et de caractériser le fonctionnement hydrologique des lagons.

Consulter les fiches « Modéliser les lagons pour mieux les comprendre » I « Des caméras pour suivre la vie sous-marine ».

En parallèle, l’Ifremer continue de contribuer au développement de la filière historique de crevetticulture en travaillant à l’amélioration des techniques d’élevage des crevettes ou en étudiant les causes de leurs mortalités parfois importantes.

Consulter les fiches : « Epidémies chez les crevettes » I « Amélioration de la survie des larves de crevettes en écloserie ».

Des microalgues pleines de promesses. La Nouvelle-Calédonie œuvre à la création de nouvelles filières de production de microalgues et d’agriculture biosaline. Dans le cadre du projet AMICAL, des microalgues ont été collectées dans les milieux côtiers de la Nouvelle-Calédonie. Leur physiologie a été étudiée pour mieux les maintenir en culture. L’Ifremer et son partenaire ADECAL Technopole ont ainsi sélectionné certaines espèces à croissance rapide et constitué une souchothèque de 45 espèces au sein d’un laboratoire commun. En lien avec des partenaires académiques et privés, le potentiel de valorisation de ces algues est actuellement en cours d’évaluation. Une des micro-algues testée pour l’alimentation des crevettes, donne des résultats intéressants en comparaison de la pâte commerciale importée. D’autres montrent des propriétés pharmacologiques antioxydantes ou anti-inflammatoires. En cosmétique, certains pigments pourraient être utilisés dans des crèmes anti-UV. Des évaluations similaires sont aussi réalisées sur des plantes halophytes, adaptées à des milieux salins comme les tannes de mangrove. Consulter la fiche « Des microalgues aux propriétés multiples »

Consultez la fiche « L’Ifremer en Nouvelle-Calédonie »