Première campagne océanographique d'évaluation de la qualité des eaux de la Méditerranée au titre de la Directive Cadre sur l'Eau
Le 3 avril 2006
Le 17 mars, le navire de l'Ifremer, L'Europe, a quitté le port de Toulon pour effectuer une série de mesures et d'observations. L'objectif de cette campagne DCE 1, qui durera 24 jours, est d'initier la surveillance des eaux côtières méditerranéennes au titre de la Directive Cadre européenne sur l'Eau (DCE) qui fixe un objectif ambitieux de bon état écologique des eaux en 2015.
La campagne DCE1 s'inscrit dans le cadre du partenariat entre l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée et Corse et l'Ifremer. Les deux organismes contribuent, chacun dans le cadre de leurs missions respectives, au programme de surveillance de la qualité des eaux de la Méditerranée pour le compte du Ministère de l'Environnement et du Développement Durable. Le 28 novembre 2005, ils ont signé un accord-cadre qui fixe les règles de leur coopération dans le domaine de la connaissance, de la surveillance, de la gestion, de la protection et de la mise en valeur du littoral méditerranéen afin de renforcer l'efficacité de leurs interventions respectives.
Campagne pluridisciplinaire associant plusieurs partenaires scientifiques, DCE 1 permettra, pour la première fois, de collecter des informations sur l'état chimique et biologique de l'ensemble des eaux côtières, de la Camargue et des étangs littoraux (ou lagunes) des deux bassins Rhône Méditerranée et Corse.
Plusieurs types de manipulations sont programmées :
- la mise en œuvre, selon la méthodologie Rinbio, de 98 stations artificielles de moules pour déterminer le niveau de contamination chimique de l'eau (les moules sont des organismes qui ont une capacité bio-accumulatrice importante : elles filtrent l'eau et concentrent les différentes substances présentes dans l'environnement marin, elles constituent à cet égard de bons "outils" de mesure) ;
- le prélèvement de sédiments également pour la connaissance des niveaux de contamination chimique ;
- des prélèvements d'eau pour évaluer les niveaux en sels nutritifs et en chlorophylle (30 stations) ;
- des prélèvements de sédiments pour étudier l'abondance et la biomasse d'espèces vivant sur les fonds sableux ou vaseux (40 stations) ;
- des observations permettant d'évaluer le degré de vitalité et l'état de santé des herbiers de Posidonie (25 stations) ;
- une étude du phytoplancton (qualification et quantification des espèces).
Les résultats de la campagne DCE 1, qui seront disponibles en 2007, contribueront à l'élaboration d'un tableau cohérent et complet de l'état des eaux des deux bassins Rhône-Méditerranée et Corse. Ils aideront à la définition des actions nécessaires à l'atteinte du bon état des eaux côtières et des lagunes méditerranéennes en 2015.
Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée et Corse
Etablissement public de l'Etat, sous tutelle du Ministère de l'écologie et du développement durable, l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse a pour mission de contribuer par ses actions à améliorer la gestion de l'eau, à lutter contre sa pollution et à protéger les milieux aquatiques. Elle emploie près de 400 personnes et son budget 2005 s'élevait à 450 millions d'€, alimenté principalement par des redevances prélevées auprès des usagers de l'eau selon les principes du "pollueur-payeur et préleveur-payeur". Le produit des redevances permet d'apporter des aides aux actions d'intérêt commun aux bassins menées dans le domaine de l'eau. L'agence de l'eau est compétente sur 2 bassins : Rhône-Méditerranée et de Corse.
Adresse Internet : http://www.eaurmc.fr
Ifremer
Etablissement public à caractère industriel et commercial, l'Ifremer est placé sous la tutelle conjointe des ministères chargés de la Recherche, de l'Agriculture et de la Pêche, de l'Equipement et des Transports, de l'Ecologie et du Développement Durable. L'institut emploie 1385 salariés (auxquels s'ajoutent 320 personnels de l'armateur Genavir) et est organisé à travers 5 centres (Manche Mer du Nord, Brest, Nantes, Méditerranée, Tahiti) auxquels sont rattachées 21 implantations réparties sur tout le littoral métropolitain et dans les DOM-TOM et composés de 88 unités de recherches. L'Ifremer gère 7 navires (dont 4 hauturiers) au bénéfice de la communauté scientifique française ainsi que pour les besoins de surveillance des océans, et dispose d'un ensemble de moyens d'essais. Son budget annuel est d'environ 160 millions d'euros.
Adresse Internet : http://www.ifremer.fr