Génétique et aquaculture à Montpellier

Toulon, le 26 juin 2006

Le 9ème Symposium International de Génétique appliquée à l’Aquaculture (ISGA) se déroulera, pour la première fois en France, du 26 au 30 juin. L’objectif de ce congrès : permettre des échanges scientifiques sur les derniers développements de la génétique appliquée à l’élevage des espèces aquatiques.

Pour son 27ème anniversaire, IAGA (International Association for Genetics in Aquaculture) tiendra son symposium trisannuel à Montpellier sous la présidence de Béatrice Chatain, chercheuse à l’Ifremer. Ce congrès est ouvert à tout le secteur aquacole, de la recherche à la production, pour promouvoir la diffusion des connaissances, l'échange d'idées et l'identification des questions-clés auxquelles la recherche en génétique aquacole se doit de répondre. Cette année, les 200 congressistes venus du monde entier s’intéresseront plus particulièrement à l’apport de la génétique dans la mise en place d’une aquaculture durable.

La génétique appliquée à l’aquaculture…
L’aquaculture, en forte augmentation au niveau mondial, répond depuis déjà une décennie en totalité à l’accroissement de la demande en produits aquatiques (+ 4% par an depuis 15 ans en Europe), dans un contexte mondial de stagnation de la production des pêches.
Une rationalisation des modes de production est nécessaire pour que cette croissance rapide de la production s’effectue de façon maîtrisée et respectueuse de l'environnement. La production aquacole exigera donc le développement de souches adaptées à l'élevage via la sélection génétique. L'aquaculture qui utilise à l'heure actuelle chez beaucoup d’espèces des souches sauvages, peut espérer d’une domestication maîtrisée des différentes espèces des gains considérables en termes de fiabilité de production, de bien-être des animaux en élevage, de qualité, de sécurité alimentaire des produits et de protection de l’environnement.

Un bénéfice partagé pour les producteurs et les consommateurs
L’élaboration de programmes de sélection génétique spécifiques aux espèces aquatiques permet une meilleure adaptation des stocks domestiques à l'environnement d'élevage, et assure ainsi une meilleure productivité.
Via la sélection de caractères cibles (comme la résistance aux maladies, la croissance, la qualité de la chair, etc.) par l’utilisation notamment de marqueurs génétiques1, les stratégies de sélection permettent aussi d’améliorer la qualité des produits.

Protéger l’environnement et préserver la biodiversité
Chaque espèce possède une combinaison de gènes qui lui est propre. Un gène peut cependant exister sous plusieurs versions : les allèles. À un gène peuvent donc correspondre plusieurs allèles au sein d’une même espèce. Cette variabilité d’origine génétique est appelée polymorphisme. Plus la diversité est grande, plus grande est l’aptitude de l’espèce à s’adapter aux changements environnementaux et à d’autres conditions extrêmes.
Les espèces aquatiques, en particulier les poissons, constituent un modèle original pour la génétique des populations du fait que les stocks sauvages sont encore très nombreux et très diversifiés. Ainsi, la génétique n’est pas seulement un outil de sélection, les études menées pour décrire et identifier les ressources génétiques dans les stocks domestiqués et sauvages permettant également une meilleure conservation de la biodiversité.
De même, la compréhension des interactions entre populations sauvages et d'élevage et le contrôle de la fertilité des stocks domestiques vont contribuer de façon directe à la protection de l'environnement.

Comprendre la biologie des espèces
 Le congrès ISGA est aussi une occasion pour les scientifiques d’échanger sur les récentes avancées de la recherche en génétique plus fondamentale afin d’utiliser les derniers nés des outils moléculaires. Les apports de la génomique, la transcriptomique et la protéomique seront ainsi largement évoqués. Ces nouvelles disciplines ont pour but de dresser le catalogue des gènes et des protéines d’un organisme, de comprendre leurs régulations, leurs fonctions et leurs interactions, et d'identifier les gènes impliqués dans l'expression d'un caractère particulier. Dans le domaine de l’aquaculture, les scientifiques s’intéressent plus spécifiquement au contrôle génétique des caractères cibles.
Le développement de la connaissance fine du génome2 ouvre la voie à l'identification systématique de gènes impliqués dans les processus biologiques essentiels pour comprendre la biologie des espèces. À terme, ces nouvelles techniques pourraient donc permettre un contrôle très ciblé de ces processus.

IAGA et ISGA
L’association Internationale de Génétique appliquée à l’Aquaculture (IAGA) a été fondée en 1985 à Davis (USA) afin de promouvoir la communication sur tous les aspects relatifs à la génétique des espèces d’intérêt aquacole. Dans ce but, elle organise tous les 3 ans le symposium ISGA, pour Symposium International de Génétique appliquée à l’Aquaculture, et assure la publication de ces travaux.
Cette édition accueillera 200 participants, venant de 34 pays, représentant plus d’une centaine d’instituts (la liste est consultable sur le site internet IAGA).

Partenaires scientifiques :
INRA, CIRAD, SYSAAF et CNRS.

Avec le soutien financier de :
Genindexe, Labogena, Réseaumatique, Aqualande, Ferme Marine du Douhet, Ecloserie Marine de Gravelines, IMV Technologies, Créocéan, Le Gouessant et Médiaqua.

1 Les marqueurs génétiques sont des séquences d'ADN spécifiquement repérables. En cartographie génétique, le marqueur est utilisé pour "baliser" le génome. Le marqueur associé au gène d'intérêt permet de détecter précocement les animaux porteurs de gènes favorables.
2 L’ensemble des gènes d’un organisme constitue son génome.

Lien : http://www.mediaqua.fr/IAGA/web/general_information/organisation.htm