Des moules au service de la gestion de la qualité des eaux méditerranéennes

Paris, le 8 août 2006

Du 10 au 27 août aura lieu la campagne Mytilos 3 menée sous la direction du laboratoire Environnement Ressources de l’Ifremer à La Seyne sur mer. Objectif : réaliser une « photographie » de la contamination chimique sur le pourtour de la Méditerranée occidentale.

Mytilos et Medicis
 La présence de substances toxiques dans l’environnement marin est une préoccupation majeure prise en compte dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau, qui impose d’améliorer la connaissance du devenir des composés polluants persistants qui y sont rejetés. Lancé en 2003 pour une durée de 5 ans et mené en coopération avec de nombreux partenaires scientifiques, gestionnaires et industriels, le Projet Intégré Méditerranée (PIM), Medicis1, a pour objectif de mieux connaître les sources, l’état, le devenir et les moyens de réduction de la contamination chimique en Méditerranée occidentale. Mené sous la responsabilité de Bruno Andral dans le cadre de ce programme, le projet Mytilos a pour but de réaliser un état de la contamination chimique en utilisant des moules placées en différents points stratégiques le long des côtes de la Méditerranée Occidentale. Ce projet a reçu le soutien du Programme Interreg IIIB Medocc.

Un outil de mesure singulier…
Pour mesurer le niveau de la contamination chimique dans la bande côtière méditerranéenne, le projet Mytilos emploie un outil singulier… les moules ! Ce sont en fait les capacités « bioaccumulatrices » de ces bivalves qui sont utilisées. Les moules sont en effet d’excellents filtreurs. En concentrant les différentes substances présentes dans l’environnement marin, elles constituent de bons outils de mesures.
La méthode en a été mise au point dans le cadre du réseau Rinbio (Réseau INtégrateurs BIOlogiques), créé en 1996 en collaboration avec l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse.
Après deux campagnes réalisées en 2004 et 2005 sur la partie nord du bassin occidental de la Méditerranée, des stations artificielles de moules ont été placées en mai 2006 sur la partie sud du littoral méditerranéen (Espagne, Maroc, Algérie, Tunisie et Italie). Chaque station est constituée d’une poche contenant l’échantillon de moules maintenu à une profondeur de 8 mètres par un lest et un flotteur de 11 litres placés sur des fonds de 15 à 30 mètres.

Pour établir un programme d’actions prioritaires
Les stations artificielles de moules déposées il y a trois mois (temps d’immersion nécessaire pour que les échantillons soient en équilibre avec le milieu ambiant), seront récupérées par les scientifiques lors la campagne Mytilos 3.
La détection des stations se fait au sonar grâce au positionnement GPS précis, et la récupération est réalisée en plongée ou à l’aide d’un grappin.
Les moules sont ensuite conditionnées à bord et en laboratoire pour être analysées. Plusieurs familles de contaminants sont étudiées : les contaminants métalliques, les molécules organiques organochlorées comme les PCB (Poly Chloro Biphényles), certains pesticides et les hydrocarbures aromatiques polycycliques issus des produits pétroliers.

Cette démarche globale, essentielle pour améliorer la gestion de la qualité des eaux, permettra de dresser des cartes de priorités d’actions pour favoriser la restauration des milieux.
Consultez le site consacré à Rinbio :
http://www.ifremer.fr/envlit/region/reg10paca/rlm.htm#RINBIO

et le site dédié à Mytilos :
http://mytilos.tvt.fr
1 Medicis est soutenu financièrement par l’Union européenne, les régions PACA et Languedoc-Roussillon et l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse.