Femmes et Mer, Hommage à tous ceux qui, de par le monde, vivent "de et avec" la mer...

Paris, le 5 décembre 2006

Du 6 au 9 décembre, lors du salon Maritima, l’Ifremer présentera, en avant-première, un extrait de l’exposition de 50 photographies, « Femmes et Mer », réalisée par Olivier Barbaroux, océanographe à l’Institut.
A travers ses clichés pris dans le monde entier, le photographe raconte la vie de celles qui, à terre, travaillent avec les productions marines pour faire vivre leurs familles. L’intégralité de cette exposition sera présentée le 8 mars 2007 au centre Nausicaa, le Centre National de la Mer de Boulogne-sur-Mer, à l’occasion de la Journée de la Femme.
Le monde de la mer vu par les femmes
A travers cette exposition, Olivier Barbaroux témoigne aussi bien du rôle des femmes que de l’exploitation par l’homme des richesses de la mer. Des conserveries de Douarnenez aux plages du Vietnam, en passant par la Mauritanie et la Thaïlande, le photographe nous fait découvrir gestes du quotidien et savoirs-faire, humbles et bien souvent ignorés.
Des mondes bien différents se côtoient ainsi sur ces clichés où l’on navigue entre les gestes industriels et les techniques ancestrales encore utilisées dans certains pays.
Pourtant, ces moments de vie immortalisés par Olivier Barbaroux se ressemblent tous. Photographiées seules, en groupe ou avec leurs enfants, ces femmes de la mer utilisent le même langage, celui de la simplicité et de la modestie, pour nous faire partager leur métier qui nécessite des trésors d’ingéniosité, d’habileté et de patience.
Pourquoi une exposition sur les Femmes et la Mer ?
 L’Ifremer a construit cette exposition pour rendre hommage à tous ceux qui vivent « de et par » la mer, et proposer aux « terriens » un voyage à travers toutes les cultures et tous les horizons.
Souvent masquées par la figure du marin pêcheur, les femmes ont occupé et occupent encore aujourd’hui une place essentielle dans la valorisation des produits de la mer.
Cette exposition est aussi l’occasion de présenter différemment les richesses dont la mer regorge et de rappeler la nécessité de les préserver. « Nous sommes les gérants, fugacement passagers, de terres, d’airs et d’eaux qui devront nourrir les foules de l’avenir. En conséquence, il faut léguer un domaine correctement entretenu » écrivait Anita Conti, femme de Mer océanographe à l’Office scientifique et technique des pêches maritimes créé en 1919, transformé en 1954 en ISTPM, qui deviendra, après fusion avec le CNEXO en 1984, l’Ifremer.

Olivier Barbaroux : océanographe humaniste
 D’Olivier Barbaroux, on remarque d’abord la stature et les allures de marin : haut, imposant, réservé, un peu sur le qui-vive. On découvre ensuite un regard bleu, attentif, observateur qui trahit le scientifique qu’il est aussi. En discutant avec lui, on discerne une curiosité insatiable et pudique des êtres comme aussi de tout ce qui vit et provient de la mer. On comprend alors comment il a réussi à réunir plus de 20 000 photographies dont beaucoup montrent qu’il sait se faire oublier pour mieux saisir les mouvements et les expressions de ses modèles, travailleurs de la mer.
Né le 8 juin 1944 à Saint-Lô, sous les bombardements du débarquement de Normandie, Olivier Barbaroux a découvert la photographie au cours de ses études de chimie. Il construit son premier agrandisseur et appareil photo avec du matériel de récupération acheté aux Puces.
En 1969, il devient océanographe à l’ISTPM (Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes). Spécialiste des macro algues, il sillonne depuis plus de 40 ans toutes les mers du globe et n’a de cesse de photographier faune et flore aquatique. Mais, curieux, il ne se cantonne pas aux photos relatives à la capture ou à l’élevage. Ce qui l’anime ? Rencontrer les travailleurs de la mer. Comme il l’explique : « La photo, c’est un peu une manière d’écrire son journal de bord. Chaque cliché, c’est une borne de mémoire, des repères vis-à-vis des gens que j’ai rencontrés, de leur savoir-faire, de leur vie quotidienne. »
Ses qualités de photographe sont rapidement sollicitées par l’Ifremer qui lui confie de nombreux reportages sur les métiers, les techniques et les gestes des pêcheurs et des aquaculteurs.
Aujourd’hui, ses images illustrent revues, ouvrages maritimes et scientifiques. Ses photographies ont déjà fait l’objet d’expositions présentées à la Cité des Sciences, au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, au Palais de la Découverte, à l’Institut Océanographique de Paris, à Océanopolis, Agropolis et dans de nombreux autres centres de culture scientifique et technique.