Conférence « Dispersion et connectivité en environnement profond » - Mardi 16 octobre 2012 à 20h30 - Océanopolis à Brest
Par Sophie Arnaud-Haond, Chercheure en écologie évolutive à l’Ifremer.
Récifs ou jardins de coraux luxuriants, monts sous-marins culminant à des centaines de mètres d’altitude au-dessus du plancher sous-marin, champs hydrothermaux dispersant leur fumée le long des rides médio-atlantiques ou sources de suintement froids diffusant en pointillé le long des marges continentales profonds, les oasis de vie que constituent ces écosystèmes profonds ont pour point commun qu’ils constituent des oasis de vie dont la distribution spatiale est incroyablement morcelée.
Comment les populations des espèces associées à ces écosystèmes maintiennent-elles le contact, comment la migration des adultes et des larves dans les trois dimensions de l’habitat océanique leur permet-elle d’arriver à destination malgré la rareté et la fragmentation de leur habitat ? Quelles cartes biochimiques, quel GPS physiologique, quel véhicule océanographique les guide ?
Depuis l’histoire biogéographique des sources hydrothermales jusqu’à la dispersion des crevettes chimiosynthétiques d’un côté à l’autre de l’Atlantique, nous verrons que les outils de traçage indirect des mouvements cachés au fond des océans apportent tout autant de questions que de réponses sur les capacités fascinantes des organismes de haute profondeur. Nous verrons également que la connectivité est un élément important de la résistance des espèces et des écosystèmes profonds aux changements naturels et anthropiques auxquelles ils sont soumis, et que malgré leur distance des côtes elles ne sont pas immunes face aux activités humaines.