7ème meeting scientifique Euro-Argo
Ce meeting permet de réunir plus de 80 scientifiques qui utilisent régulièrement les données Argo. Ses objectifs ? Mettre en commun les différentes expériences et résultats de chacun et stimuler les activités de recherche en lien avec les données Argo. Les chercheurs peuvent par exemple échanger sur la façon de les intégrer dans des modèles, ou de les combiner avec d'autres types de données. Cette rencontre européenne permet aussi de mettre à l’honneur les nouvelles extensions du programme Argo aux paramètres biogéochimiques, aux plus grandes profondeurs et aux régions d'intérêt spécifique (mers marginales, hautes latitudes, zones côtières). C’est aussi l’occasion de recueillir les besoins des utilisateurs scientifiques sur ces nouvelles thématiques.
Lancé en 2000 par la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’Unesco (COI) et l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), le programme international Argo est le premier réseau global d’observation in situ des océans. Il permet d’observer, comprendre et prévoir le rôle de l’océan sur le climat de la planète. Grâce à Argo et aux observations de surface des satellites, les scientifiques ont déjà pu affiner considérablement les estimations du stockage de chaleur par les océans. Ce paramètre est un facteur déterminant pour estimer l’ampleur du réchauffement climatique et pour mieux comprendre les mécanismes de la hausse du niveau moyen des mers.
Euro-Argo est la contribution européenne au réseau international Argo, constitué de près de 4 000 flotteurs autonomes qui mesurent en temps réel la température et la salinité de l’océan. Ces flotteurs sont déployés à l’échelle de la planète, depuis la surface, jusqu'à 2 000 ou 4 000 mètres de profondeur (voire 6000 mètres pour quelques-uns). Euro-Argo s’engage d’ores et déjà dans la transition vers un nouveau design « global, profond et multidisciplinaire ». Dans cette perspective, il opère la nouvelle phase d’Argo, avec une extension aux plus grandes profondeurs et aux régions d'intérêt spécifique pour l’Europe (couverture des zones polaires, mers marginales, zones côtières). Désormais, le réseau intègre aussi une composante biogéochimique : certains flotteurs sont équipés de capteurs de mesure de la concentration en oxygène, en Chlorophylle a, en nitrates et en particules en suspension mais aussi du pH, et de la pénétration de la lumière.
Créé en 2014, l'ERIC Euro-Argo est une structure européenne qui a pour objectif d’optimiser, de pérenniser et de renforcer la contribution de l’Europe au programme Argo. Elle assure ainsi un rôle de coordination et est en charge de l’achat et du suivi de flotteurs européens, avec l’ambition de maintenir ¼ du réseau global. L’infrastructure, dont le siège est situé au centre Ifremer de Brest, compte aujourd’hui 12 pays membres (Allemagne, Bulgarie, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni).
L’Ifremer participe à ce grand programme notamment en maintenant 10 % du réseau, en hébergeant un des deux centres mondiaux d’analyse et de stockage des données Argo et l’ERIC Euro-Argo depuis sa création.