ICHA 2018 : les micro-algues nuisibles au menu de ce colloque international
Organisée par l'Ifremer avec le soutien du GDR PHYCOTOX, la 18ème Conférence internationale sur les algues nuisibles se tiendra à Nantes du 21 au 26 octobre 2018.
Près de 650 participants d'une cinquantaine de pays sont attendus. 260 présentations orales, 45 présentations éclair et 400 posters sont au programme.
Les défis sociétaux au cœur des recherches sur les efflorescences d'algues nuisibles (HAB)
« Des écosystèmes aux socio-écosystèmes : le thème de cette édition traduit la volonté du comité scientifique d'inscrire la recherche sur les efflorescences d'algues nuisibles (HAB) au cœur des défis sociétaux », explique Philipp Hess, chercheur au laboratoire Phycotoxines à Nantes et responsable de l'organisation du colloque.
Dans un contexte où les systèmes côtiers et d'eau douce subissent de profonds changements et où les facteurs de stress d'origine anthropique évoluent, les enjeux de société liés aux HAB se multiplient : santé des consommateurs de coquillages, économie de la pêche et de la conchyliculture bien sûr, mais aussi tourisme, transport maritime, dessalement de l'eau de mer, approvisionnement en énergie renouvelable.
L'Ifremer et le GDR PHYCOTOX portent l'évènement
La candidature française avait été obtenue en 2014 en Nouvelle-Zélande grâce au dynamisme de la communauté scientifique française sur les micro-algues toxiques et nocives, réunie sous la bannière du GDR PHYCOTOX, un réseau de 25 laboratoires créé en 2013 à l'initiative de l'Ifremer et du CNRS. PHYCOTOX a été rapidement rejoint par le GIS Cyano, groupe d'intérêt scientifique sur les cyanobactéries, pour former un comité scientifique national fort. Ensemble, ces communautés scientifiques représentent une quarantaine de laboratoires travaillant sur des thèmes HAB en France.
Favoriser les échanges autour des avancées scientifiques et des nouveaux enjeux
Le programme scientifique du colloque a été conçu pour favoriser les discussions et inciter les participants d'un large éventail de thèmes à initier des collaborations dans et entre les disciplines pour l'avancement de ce domaine scientifique.
Les différentes sessions thématiques présenteront des avancées scientifiques importantes et mettront en évidence les impacts des algues nuisibles dans un monde de changements rapides et d'interactions complexes. La détection d'organismes nouveaux ou émergents et de leurs toxines sera aussi un enjeu fort. Véritable plate-forme pour les échanges scientifiques entre chercheurs de différents pays, cette conférence étudie aussi les aspects économiques, industriels et législatifs.
Les micro-algues marines produisent plus de la moitié de l’oxygène de notre planète et constituent le premier maillon de la chaîne trophique marine : elles sont donc indispensables aux écosystèmes marins et représentent une ressource formidable pour l’homme. Parmi les milliers d’espèces connues, plus de cent espèces sont répertoriées pour leurs effets néfastes sur les écosystèmes marins et côtiers ou sur l’homme (à travers la consommation de fruits de mer contaminés par des toxines ou l’exposition par contact ou inhalation). Les principales espèces marines néfastes connues des systèmes marins sont des espèces produisant des toxines : espèces des genres Alexandrium, Dinophysis, Pseudo-nitzschia. Sous certaines conditions environnementales, elles prolifèrent dans l’environnement : ce sont des HAB (Harmful Algal Bloom), efflorescences (proliférations) d’algues nuisibles (appelées aussi algues nocives).