Escale de L’Atalante à Tahiti

Un navire de recherche pluridisciplinaire

Mis en service en 1990 et modernisé en 2009, L’Atalante est un navire de recherche pluridisciplinaire – propriété de l’Ifremer - destiné aux géosciences marines, à l'océanographie physique et à la biologie marine. L’Atalante est équipé de 8 laboratoires sur une surface d’environ 130m². Le navire peut accueillir jusqu’à 30 scientifiques et techniciens ainsi que 30 navigants à son bord.

Le 1er avril 2015, lors de l’arrivée de L’Atalante sur Tahiti, un flotteur profileur Bio-ARGO (physique-biogéochimique) a été déployé dans le cadre du projet THOT (TaHitian Ocean Time series). Ce flotteur est le premier d’une série de 4 qui seront mis à l’eau au large de Tahiti en 2015 et 2016 et dériveront le long des courants, constituant la phase initiale du projet. D’ici 1 ou 2 ans, il est prévu une seconde phase du projet reposant sur une technologie innovante en cours de développement. Cette technologie consistera au déploiement de flotteurs profileurs capables de se déplacer et de maintenir leur position faisant ainsi lieu d’observatoire virtuellement fixe. L’objectif de THOT est de mettre en place une station d’observation océanographique hauturière. Ce projet, piloté par l’IRD Tahiti (UMR EIO) en collaboration avec le Laboratoire d’Océanographie de Villefranche sur Mer (CNRS), permettra d’observer et d’aider à comprendre l’impact des cycles climatiques à l’échelle de la Polynésie française, mais également au niveau des grands gyres subtropicaux et du Pacifique (page web dédiée :http://wwz.ifremer.fr/umr_eio/Vie-scientifique/Programmes/THOT). Ce projet fait partie des programmes internationaux d’observations du climat à l’échelle mondiale (bio-ARGO, CLIVAR).

Du 21 avril au 6 mai 2015, la campagne Polyplac 2, pilotée par l’Ifremer, sera réalisée à l’est de Tuamotu pour acquérir des donnes géophysiques dans le cadre du projet Extraplac (Extension raisonnée du plateau continental). Dans le cadre du dossier de demande de délimitation du plateau continental au delà des 200 milles marins (370 km au large), la Polynésie française pourrait élargir son domaine maritime de plusieurs dizaines à quelques centaines de milliers de km2. Actuellement, la zone économique exclusive (ZEE) de la Polynésie française représente 4 767 242 km2 d'océan autour des cinq archipels. A elle seule, cette ZEE représente 43% des surfaces maritimes françaises. La première campagne de mesures réalisées dans le cadre de Polyplac 1 en septembre 2012 aux îles Marquises laissait entrevoir une extension du plateau continental probable de quelques dizaines de milliers de km2.

Aux termes de la convention internationale sur le droit de la mer de 1982, ratifiée par la France en 1996, les Etats côtiers ont la possibilité d’étendre les zones sous leur juridiction au-delà des 200 milles nautiques. Ces extensions vers la haute mer peuvent être revendiquées au titre du plateau continental (fonds marins et sous-sol) adjacent à leurs côtes, à condition de démontrer qu'est réuni un certain nombre de conditions géologiques et morphologiques. Les dossiers de revendication seront examinés par une commission spécialisée des Nations-Unies. Dans ces zones, les états côtiers disposeront de droits souverains pour l’exploitation des ressources naturelles (ressources minérales et énergétiques, espèces vivant sur le fond).