Des campagnes de marquage de bars pour mieux connaître l’espèce
Après quatre campagnes de marquage de bars menées en 2014 (Dunkerque, Saint-Quay-Portrieux, La Turballe et Capbreton), l’Ifremer poursuit les campagnes sur quatre nouveaux sites en 2015. Elles se dérouleront à Port-en-Bessin (Basse-Normandie) du 1er au 14 juin et à Audierne (Bretagne) du 8 au 21 juin, puis en septembre à Saint-Malo (Bretagne) et à La Cotinière (Poitou-Charentes). Ces opérations, qui permettront de marquer 1200 bars adultes au total, visent à mieux connaître l'espèce et mieux comprendre la structure de la population par l'analyse des comportements migratoires.
Cette action s’inscrit dans le cadre du projet national de recherche BARGIP qui sera conduit jusqu’en 2017 par l'Ifremer en partenariat avec le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie (Direction des Pêches Maritimes et de l’Aquaculture), le Comité National des Pêches Maritimes et Elevages Marins (CNPMEM) et France Filière Pêche (FFP).
100 euros de récompense
Les pêcheurs professionnels et de loisir qui capturent des poissons marqués doivent contacter l’Ifremer. Cent euros de récompense seront remis pour le retour du poisson et de ses marques. Cette opération n’a pas de limitation de durée. En effet, plus les marques récupérées sont anciennes, plus l’intérêt des informations recueillies est grand.
Introduites dans la cavité abdominale des poissons sous anesthésie, les marques électroniques permettent d’enregistrer toutes les minutes la température et la profondeur, données qui permettent d'analyser les mouvements et migrations des individus recapturés.
Pour chaque campagne de marquage, deux navires sont affrétés par le CNPMEM : un navire chargé de la pêche, et un navire hôpital, sur lequel sont effectués les marquages et les relâchers des poissons marqués. La capture est réalisée par des pêcheurs professionnels à la ligne ou à la palangre.
Quelles migrations ?
Entre 2010 et 2012, des expériences pilotes menées en partenariat par l’Ifremer et le Parc Naturel Marin d’Iroise, ont montré que certains individus entreprennent des migrations hivernales (de reproduction) sur de grandes distances avant de revenir en mer d’Iroise l'été suivant. Les marquages conduits en 2014 et 2015 devraient révéler les comportements à plus grande échelle et permettront d'analyser notamment les échanges entre grandes zones géographique (mer du nord, Manche, mer celtique, golfe de Gascogne). A ce jour, plus de 80 marques ont été récupérées, sur 569 poissons relâchés au cours des campagnes menées en juin et septembre 2014.
Le bar, une espèce mal connue
S’il s’en pêche environ 8000 tonnes par an sur la façade atlantique en France (5000 à 5500 tonnes par les professionnels et 2300 tonnes par les pêcheurs de loisir) et 10000 tonnes à l’échelle européenne, le bar reste une espèce mal connue dans son milieu naturel. Existe-t-il en Atlantique Nord-Est plusieurs populations de bars entre lesquelles il n’y a que peu d’échanges d’individus (on considère actuellement quatre stocks de bar comme le montre la figure de gauche ci-dessous) ou n’existe-t-il qu’un seul stock qui nécessite des mesures de gestion applicables à la zone dans son ensemble ? Quelles sont les grands schémas migratoires de l’espèce, les principales zones de reproduction, et d'alimentation ? Le phénomène de « homing » (chaque poisson retourne sur un lieu précis de reproduction ou d’engraissement année après année) est-il une caractéristique de l’espèce ?
Cette opération de marquage à grande échelle sur 8 zones du littoral atlantique français vise à répondre à ces questions afin de mieux gérer cette espèce.