La science au service du sport ! L’Hydroptère décroche*, avec l’appui technique de l’Ifremer, deux records mondiaux de vitesse à la voile
* Sous réserve de l’homologation officielle par l’ISAF / World Sailing Speed Record Council…
Le 4 avril, le Team Hydroptère, lors d’une sortie en mer au sud de Lorient, a remporté le record du monde de vitesse absolue à la voile d’un mille nautique grâce à un run à 41,5 nœuds, et le record de vitesse sur 500 mètres en catégorie D, atteignant une vitesse de 44,5 noeuds, sous réserve de l’homologation officielle par l’ISAF / World Sailing Speed Record Council. Ces records ont été décrochés avec l’appui technique des équipes de l’Ifremer de Brest, La Trinité-sur-Mer et Nantes.
Equipé d’un nouveau GPS Trimble, matériel homologué par le World Sailing Speed Record Council qui mesure la position du bateau en temps réel avec une précision centimétrique, l’équipe de l’hydroptère a débuté mi-mars une campagne de tentatives de records.
Dans des conditions de vent idéales (25 noeuds de secteur nord-est par mer peu formée), l’Hydroptère a pris le départ le 4 avril en baie d’Etel au sud de Lorient, site qui offre des conditions de vent et de mer favorables.
En parallèle, la vedette de l’Ifremer-La Trinité, déjà sur zone, a effectué des mesures de courants le long du parcours de l’Hydroptère, à la vitesse optimale d’acquisition de la mesure. La vedette est équipée d’un courantomètre à effet Doppler (ADCP), un instrument acoustique qui permet de mesurer la vitesse du courant à différentes profondeurs, en temps "réel". Cette mesure est indispensable pour la validation du record. De la même manière que l’impact du vent en athlétisme est mesuré, celui du courant doit en effet être pris en compte pour l’établissement d’un record en mer.
Les règles d’homologation du WSSRC précisent que la vitesse du courant ne doit pas excéder 1 nœud (1.8 km/h) sur le run pour que le record soit validé.
Un courantomètre à effet Doppler, qu’est-ce que c’est ?
Le principe de l’ADCP (Acoustic Doppler Current Profiler) repose sur l’effet Doppler : l’onde acoustique, émise à une fréquence de 1200 kHz, se réfléchit sur les particules en suspension dans l’eau, et revient à l’émetteur à une fréquence qui dépend de la vitesse du courant qui les entraîne. Lorsque l’ADCP est installé sur la coque d’un bateau, il émet l’onde acoustique vers le bas, et mesure le courant à différents niveaux sur la verticale, tout au long de sa trajectoire. Le gyrocompas installé à l’intérieur de l’appareil permet de corriger les vitesses mesurées des mouvements du bateau, à condition néanmoins que la mer soit assez calme et que le bateau avance relativement lentement (4 nœuds au plus, ce qui limite roulis, tangage et pilonnement). La position exacte de chaque point de mesure est connue grâce à l’écho de l’onde sur le fond, et peut être contrôlée grâce à un GPS différentiel connecté à l’ADCP.
Cet outil, particulièrement précis (6 centièmes de noeud), est particulièrement utilisé en océanographie côtière, notamment pour valider les modèles de circulation hydrodynamique employés par exemple en prévision opérationnelle de l’état de la mer côtière, tel PREVIMER (http://www.previmer.org).
Pour Alain Thébault, pilote de l’hydroptère, « L’Hydroptère est aujourd’hui un bateau fiable et extrêmement performant qui s’est développé grâce au soutien et aux compétences d’ingénieurs et techniciens de pointe comme ceux de l’Ifremer…. »
Pour Jean-Yves Perrot, Président-directeur général de l’Ifremer, « L’Ifremer, avec l’ensemble de ses équipes, est heureux d’avoir pu apporter son soutien à ce défi sportif, fruit d’un travail d’équipe alliant le développement de technologies de pointe et la passion de la mer. Deux éléments au cœur des programmes de recherches menés par l’institut. »