Mortalités des moules bleues : précisions suite à l'acceptation d'une publication relative à un aspect du phénomène

Dans le contexte des mortalités de moules connues actuellement, l’Ifremer intervient pour apporter son expertise afin d’analyser les causes possibles du phénomène.

A ce titre, parmi d’autres travaux, des lots de moules (300 animaux) ont été prélevés dans sept sites différents (Charente Maritime et Vendée) en février 2015. Ces lots ont été maintenus en bacs dans les installations Ifremer afin de permettre un suivi en laboratoire des phénomènes de mortalité. Des mortalités ont été observées sur tous ces lots de moules avec cependant des différences marquées (entre 5% et 80% selon les lots). Ces pourcentages sont comparables à ceux détectés sur le terrain.

En marge de ce programme de travail, un aspect ponctuel a été examiné, celui du patrimoine génétique des animaux, grâce à des analyses de cytométrie en flux (comptage du matériel génétique possédé par les animaux). Ces analyses ont évalué le niveau de ploïdie (nombre de chromosomes dans la cellule de l’animal) pour une centaine d’individus par lot. Elles indiquent la présence de cellules possédant des niveaux de ploïdie variés (entre moins de 2 fois le nombre de chromosomes de la moule et jusqu’à 4 fois ce nombre) pour un certain nombre d’individus. Cette variabilité apparaît plus forte pour les animaux prélevés avant les mortalités que chez les animaux survivants. Il pourrait exister une corrélation entre le niveau de mortalité et la variabilité de la ploïdie au sein d’un lot. Ces travaux ont fait l’objet de la part d’un chercheur de l’Ifremer d’un dépôt de publication aujourd’hui accepté auprès du Journal of Invertebrate Pathology, sans que cela ait pu être intégré à ce stade dans les analyses de l’institut.

L’Ifremer tient à souligner qu’il ne s’agit en aucune manière d’une explication du phénomène, mais d’un simple constat expérimental en laboratoire. Les phénomènes de mortalité sont complexes et répondent donc à un grand nombre de facteurs qui se combinent. Le constat expérimental contribue à mieux comprendre le phénomène, mais ne permet pas de proposer pour autant un mécanisme explicatif. Il ne s’agit donc que d’une contribution partielle au sujet qui devra être analysée plus avant. L’Ifremer tient à attirer l'attention sur la prudence avec lequel il doit être pris afin d’en tirer des conclusions sur les phénomènes de mortalité. L’Ifremer a été et reste pleinement mobilisé sur la question des mortalités via ses diverses équipes. Il poursuivra ses travaux avec le même engagement en liaison avec les ministères compétents et la profession.