MAREL-Iroise : la bouée scientifique est à nouveau opérationnelle pour une décennie de données sur la rade de Brest

Depuis plus de 17 ans, les eaux côtières à l’interface entre la rade de Brest et la mer d’Iroise sont observées grâce à la bouée instrumentée MAREL-Iroise située dans l’anse de Sainte-Anne du Portzic à Brest, à proximité immédiate du Centre Ifremer Bretagne. Avec ses 4 mètres de diamètre et ses 10 tonnes, la station MAREL-Iroise est une plateforme robuste qui répond au défi technologique du déploiement en continu sur le long terme d’instruments scientifiques. Elle vient de faire l’objet d’un grand carénage qui lui permettra de poursuivre les mesures pour une nouvelle décennie.

Un carénage complet

La station MAREL-Iroise vient de faire l’objet d’un grand carénage décennal grâce au soutien financier de la région et de l'Europe (Contrat de Plan Etat Région « ROEC »). Elle a quitté les eaux de l’anse de Sainte-Anne du Portzic durant 4 semaines afin de subir, dans le chantier DAMEN à Brest, un démontage et un contrôle complet de tous ses composants : flotteur, amarrage, production et stockage d’énergie, support d’instrumentation… Elle est parfaitement opérationnelle depuis son retour le 17 juillet.

La rade de Brest bien documentée

Ce grand carénage va permettre de maintenir la rade de Brest parmi les sites côtiers les mieux documentés au monde. Les observations sont réalisées à haute fréquence au moyen de la bouée instrumentée MAREL-Iroise et à basse fréquence au moyen du suivi manuel hebdomadaire SOMLIT-Brest. Situés sur le même point de prélèvement, MAREL-Iroise et SOMLIT-Brest forment un outil d’observation complet pour répondre aux besoins des scientifiques.

Cet outil permet d’acquérir des données destinées à décrire les variations des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques de l’environnement marin côtier, de l’échelle journalière à l’échelle pluriannuelle. Il constitue une plateforme d’observation pilote et stable sur laquelle les scientifiques et les partenaires gestionnaires de l’environnement régional peuvent s’appuyer pour comprendre, modéliser et anticiper l’évolution du milieu côtier dans le contexte de changement climatique. Les données permettent une exploration scientifique dans des domaines aussi variés que l’hydroclimatologie, la biogéochimie ou l’écophysiologie afin d’acquérir des connaissances sur le fonctionnement de l’écosystème, les processus biogéochimiques et son évolution en réponse aux phénomènes climatiques à grande échelle.

La station MAREL-Iroise est l’un des piliers du réseau COAST-HF (Coastal OceAn observing SysTem – High Frequency), élément structurant de l’Infrastructure de Recherche Littorale et Côtière ILICO.

Une équipe transverse formée entre l’IUEM, l’UBO, l’Ifremer et l’INSU assure sa mise en œuvre et sa gestion grâce à la mobilisation d’une grande variété de compétences-métiers : en instrumentation, chimie analytique, métrologie, électronique, informatique, mécanique, ou encore en plongée… La bouée est aussi utilisée par l’unité Recherche et Développement Technologique (RDT) de l’Ifremer comme plateforme expérimentale afin de tester de nouvelles générations de systèmes de mesure en conditions réelles à la mer. Au moyen de sondes multi-paramètres et de capteurs de CO2 développés grâce aux partenariats entre l’Ifremer, l’entreprise NKE et l’INSU, elle assure aussi depuis 17 ans, à raison d’une mesure toutes les 20 minutes les paramètres suivants : température, salinité, fluorescence,  chlorophylle, oxygène dissous, turbidité et pH.

La très bonne continuité d’acquisition s’illustre par un taux de données récupéré avoisinant 80 %. Il place d’ailleurs la série de données au premier rang, en France, des collections de données hydrologiques côtières les mieux documentées. Ces données sont gérées et diffusées par le centre de données Coriolis de l’Ifremer et peuvent être consultées sur les principaux portails web institutionnels, nationaux et internationaux.