La recherche européenne pour une conchyliculture durable et compétitive

Premier bilan un an après le démarrage du projet VIVALDI

Depuis 1 an, le projet de recherche européen VIVALDI réunit les compétences d’une centaine de scientifiques pour améliorer la durabilité et la compétitivité d’un secteur conchylicole européen fragilisé par des épisodes récurrents de mortalités de coquillages (huîtres, moules, palourdes…). Point d’étape sur l’avancement de ce projet coordonné par l’Ifremer et mené sur 4 ans avec 20 autres instituts et PME européens.

Un premier axe de travail de VIVALDI vise à apporter de nouvelles connaissances sur les interactions complexes qui lient les coquillages, leur environnement et les organismes pathogènes (virus, bactéries, parasites).

Au bout d’un an de coopération, de nombreux prélèvements de coquillages bivalves, d’invertébrés, de sédiments et d’eau ont déjà eu lieu sur les 4 sites « ateliers » retenus dans le cadre du projet, Dungarvan Bay (Irlande), Delta del Ebro (Catalogne-Espagne), Ria de Vigo (Galice-Espagne) et la Rade de Brest (France) : autant d’échantillons qui seront ensuite analysés au cours de diverses expérimentations. En particulier, l’étude de la diversité des pathogènes affectant les mollusques bivalves, notamment celle du virus OsHV-1 et celle de la bactérie Vibrio aestuarianus, est en cours  dans plusieurs pays.

 

VIVALDI développe aussi des outils et des approches pratiques afin de mieux prévenir et contrôler les maladies affectant les bivalves marins.

De premiers résultats novateurs montrent qu’il est possible de détecter du virus, en particulier son ADN, directement dans l’eau des parcs à huîtres en utilisant des bandes de plastique immergées qui jouent un rôle de capteurs. De plus amples tests seront réalisés sur le terrain à proximité d’exploitations ostréicoles en 2017 et 2018.

Un modèle a aussi été développé dans le but d’évaluer le risque d’introduction et de dissémination de pathogènes dans des exploitations ou des zones données. Il sera testé dans les 4 sites « ateliers » du projet dès 2018.   

Une revue documentaire des stratégies déployées dans les écloseries pour éviter la propagation des organismes pathogènes (OsHV-1) a donné lieu à une liste de mesures pratiques pouvant être mises en œuvre par les producteurs d’huîtres. Par exemple, la planification des périodes d’immersion du naissain en fonction de la température et à des densités optimales a permis de réduire les mortalités de 80% à moins de 10% pendant plusieurs années de suite.

L’échange d’information et la mise en réseau des acteurs européens intéressent également VIVALDI.

Le projet souhaite identifier les meilleurs canaux de communication pour partager ses résultats et plus généralement améliorer les relations et l’échange d’informations entre les différentes catégories d’acteurs (conchyliculteurs, écloseries, administration, organismes scientifiques, grand public…). Une enquête a été menée début 2017 auprès des principaux acteurs concernés par les maladies des coquillages pour mieux comprendre comment ils sont organisés. Les résultats sont attendus en fin d’année.

Première Assemblée générale du projet en Espagne mi-mai

Les 10 et 11 mai derniers, les membres du consortium VIVALDI se sont retrouvés lors de l’Assemblée générale du projet à L’Ampolla (Espagne), à l’invitation de l’Institut Technique et de Recherche Aquacole en Catalogne (IRTA), pour faire le point sur les avancées et premiers résultats, identifier les prochaines étapes, échanger avec les acteurs locaux.

Un projet de recherche ambitieux soutenu par l’Europe

Publications communes, échange de matériel et d’expertises, croisement des innovations… avec 5 millions d’euros de budget, VIVALDI illustre parfaitement la valeur ajoutée de l’Europe de la recherche. Coopérer avec leurs partenaires européens dans le cadre de projets de cette ampleur permet aux instituts de recherche français de maximiser les investissements tout en bénéficiant de l’expertise de leurs collègues européens pour répondre aux enjeux économiques et sociaux.