Des poissons abondants dans le Golfe de Gascogne

Quelques tendances sur les niveaux de poissons pélagiques, comme l’anchois et la sardine, suite à la campagne PELGAS qui s’est tenue dans le Golfe de Gascogne du 28 avril au 1er juin.

Le 1er juin a eu lieu à bord du navire océanographique Thalassa une présentation des premiers résultats au retour de la campagne PELGAS. Comme chaque année depuis 2000, l’objectif était d’estimer l’abondance des poissons pélagiques (essentiellement sardines et anchois) grâce à des outils de détection acoustique complétés par des traits de chalut. Le Thalassa était épaulé par deux paires de chalutiers venant de la Turballe : les scientifiques et les pêcheurs professionnels ont ainsi effectué chacun la moitié des 120 traits de chalut réalisés. La campagne a permis de couvrir l’ensemble du golfe de Gascogne jusqu’à une profondeur de 200 m, du nord de l’Espagne à la pointe Bretonne.

Une très bonne année pour l’anchois, des niveaux plus habituels pour la sardine

En termes de tendances, les premiers résultats de la campagne indiquent que l’indice d’abondance de l’anchois devrait se situer au-dessus de la moyenne. Pour la sardine, il s’agit d’une année plutôt dans la moyenne. La biomasse reste donc élevée pour ces deux espèces phares. A titre indicatif, en 2017, l’indice d’abondance pour l’anchois dans le Golfe de Gascogne avait été estimé à 120 000 T. Ce qui avait conduit à un quota de 33 000 T partagé entre la France et l’Espagne pour l’année 2018.

Les indices d’abondance de la campagne PELGAS sont complétés par des campagnes scientifiques menées au printemps et à l’automne par l’homologue espagnol de l’Ifremer. Au niveau européen, ils permettent au CIEM (Conseil international pour l’exploration de la mer) de produire une évaluation scientifique des stocks. Cette évaluation est utilisée afin d’aboutir en fin d’année à l’évaluation des quotas par la Commission européenne et le conseil des Ministres des pêches pour les espèces concernées. Les résultats de PELGAS seront d’ailleurs analysés par les experts du CIEM dès la fin du mois.

 

Une répartition des poissons inattendue en surface

Les scientifiques ont été surpris cette année par l’abondance des poissons dans les eaux de surface, jusqu’à des distances relativement éloignées de la côte, par exemple au niveau de la grande vasière située au large de la Loire. Au contraire, plus près des côtes, un estuaire comme la Gironde était relativement moins fréquenté par les poissons que les années précédentes. Une situation inédite qui pourrait s’expliquer par un niveau de salinité moindre sur l’ensemble de la zone. Avec les fortes précipitations hivernales, l’apport en eau douce des fleuves a été en effet plus important. Les bancs de poisson ont donc sans doute migré plus au large pour retrouver un niveau de salinité habituel. Et les apports des fleuves chargés en nitrates et phosphates ont généré une forte production d’algues microscopiques en surface, la base alimentaire du régime des poissons, ce qui expliquerait pourquoi ils ont été observés en surface jour et nuit.

Au niveau des tendances de fond, les analyses des résultats de la campagne depuis l’an 2000 montrent que le poids moyen des jeunes anchois et sardines a nettement diminué, alors que les stocks sont à des niveaux élevés.