La ministre Frédérique Vidal en escale à l’Ifremer
Parce que la recherche et l’innovation tiendront une place déterminante dans le redémarrage économique post-COVID, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a souhaité se porter à la rencontre des universités, des organismes de recherche et des collectivités en régions. Ce tour de France des savoirs l’a amenée à jeter l’ancre à Brest ce jeudi 4 juin 2020 pour une escale au siège de l’Ifremer.
Après un passage par l’Institut Universitaire Européen de la Mer où Anne-Marie Tréguier (Université de Bretagne Occidentale) a présenté l’école interdisciplinaire de recherche Isblue spécialisée dans le domaine des Sciences Marines et dont l’Ifremer est partenaire, Frédérique Vidal a été accueillie par François Houllier, PDG de l’Ifremer et Antoine Dosdat, directeur du centre Ifremer Bretagne. Une occasion pour la Ministre de découvrir non seulement le tout nouveau siège de l’institut de recherche en sciences marines - un bâtiment innovant en termes de performances énergétiques et d'empreinte environnementale - mais aussi les dernières avancées scientifiques de ses équipes qui ont continué à produire des résultats d’importance y compris pendant la période de confinement.
C’est le cas notamment de la mission Mayobs 13 qui a mobilisé des chercheurs et techniciens du département Ressources physiques et écosystèmes de fond de mer et de la flotte océanographique française. Son objet : étudier le volcan sous-marin apparu au large de Mayotte et cause de phénomènes sismiques à répétition depuis 2018. L’Ifremer est en effet impliqué, aux côtés de l'IPGP, du CNRS et du BRGM, dans le REVOSIMA, le réseau de surveillance mis en place pour suivre cette crise sismo-volcanique mahoraise. Ce réseau s’appuie sur la flotte océanographique française et sur l’expertise de la communauté scientifique pour répondre aux enjeux scientifiques et sociétaux de cet évènement tellurique majeur.
Focus sur Mayobs et son caractère volcanique
Stephan Jorry, chercheur en géosciences marines a exposé devant la Ministre le caractère exceptionnel du phénomène qui se déroule actuellement au large de Mayotte rappelant qu’il s’agit de « l’une des plus grosses éruptions sous-marine de mémoire d’homme ». Il a aussi souligné tout l’intérêt scientifique d’un tel suivi pointant que « c'est la première fois au monde que des scientifiques planchent sur la dynamique et l'échantillonnage de coulées de laves sous-marines, émises dans un intervalle de temps très court : clés de compréhension pour comprendre les aléas volcaniques dans le monde entier ».
Son collègue Emmanuel Rinnert a détaillé la véritable odyssée constituée par les deux dernières missions effectuées par les équipes de l’Ifremer en pleine crise sanitaire pour poursuivre la surveillance du volcan et son instrumentation. A la clé : une organisation extraordinaire avec un confinement de 14 jours pour les 4 embarquants et des opérations télé-opérées depuis la terre pour les relevés bathymétriques et acoustiques. Des efforts qui ont permis de collecter des données précieuses au bénéfice de la sécurité de la population mahoraise et qui se prolongeront dans le temps « avec l’installation à terme d’un observatoire permanent pour monitorer en continu la zone la plus proche de l’île et celle du volcan, plus éloignée » comme l’a indiqué le directeur du département REM, Jean-Marc Daniel.
→ Consulter les résultats des campagnes Mayobs
Frédérique Vidal « Les sciences marines, cœur de notre force de recherche »
En conclusion de cette visite, Frédérique Vidal a réaffirmé l’importance des sciences marines « cœur de notre force de recherche. Brest a une forte signature maritime qui irrigue dans toute l’Europe et à l’international ».
« On reconnait à la recherche en sciences marines une grande qualité de production scientifique et une capacité à fédérer toutes les disciplines ».
Frédérique Vidal
Interrogée lors d’un point presse sur les mesures de relance en faveur de l’économie, elle a annoncé un réinvestissement de 25 milliards pour la recherche en 10 ans pour stimuler « la créativité et la réactivité de l’enseignement supérieur et de la recherche, facteurs clés du rebond ».
Dans le livre d’or de l’Ifremer elle a souhaité longue vie à un institut qui conserve « les pieds à Brest et la tête dans le monde » rappelant que quand « les talents s’unissent pour porter les projets d’un territoire de savoir, le succès est au rendez-vous ».