Collaboration renforcée entre l’Ifremer et l’institut de recherche sud-coréen KIOST sur les technologies sous-marines

Fin mai 2016, l’Ifremer a participé à un atelier de travail en Corée du Sud sur les technologies sous-marines. L’objectif d’ici 2022 : accompagner l’institut sud-coréen KIOST dans la construction de son premier sous-marin habité qui pourra descendre jusqu’à 6500 mètres de profondeur.

Les 25 et 26 mai derniers, l’Ifremer a participé en Corée du Sud à un atelier de travail sur les technologies sous-marines, en étroite coopération avec les instituts de recherche coréens leaders dans ce domaine : le KIOST (institut sud-coréen en sciences et technologies marines), le KRISO (institut sud-coréen de recherche sur les navires et l’océan) et le KIMM (institut sud-coréen des matériaux et de la machinerie). L’atelier de travail en Corée du Sud a été l’occasion d’approfondir la coopération qui réunit l’Ifremer et le KIOST autour de 13 thématiques de recherche, dont les technologies sous-marines.

La rencontre entre l’Ifremer et le KIOST en mai 2016 s’est déroulée dans le cadre de l’année France-Corée (http://www.anneefrancecoree.com/) qui touche à sa fin en décembre 2016.  Elle fait suite à un premier atelier de travail organisé en décembre 2014, au Centre Ifremer Méditerranée à la Seyne sur Mer. A cette occasion, un chercheur sud-coréen, spécialiste en ingénierie sous-marine, a effectué une plongée dans le sous-marin habité de l’Ifremer, le Nautile. Le Nautile, qui peut descendre jusqu’à 6000 mètres, a réalisé depuis sa mise en service en 1984 plus de 1870 plongées.

La première coopération entre les deux instituts date de 1989 et portait notamment sur l’exploration géologique. Ces dernières années, les deux instituts ont surtout travaillé sur les maladies des mollusques marins (huîtres, moules), la contamination chimique de l’environnement conchylicole et l’huitre perlière de Tahiti.  Dans les années à venir, l’échange de données scientifiques et l’utilisation d’infrastructures de recherche (navires, bouées d’observation marine) sera renforcé, ainsi que l’organisation d’ateliers de travail, l’échange de personnel et la formation des scientifiques.

Les enjeux liés aux technologies sous-marines sont très importants en Corée du Sud. « La Corée du Sud souhaite construire d’ici 2022 son propre sous-marin habité pour l’intervention jusqu’à 6500 mètres de profondeur» explique Jan Opderbecke,  responsable de l’unité systèmes sous-marins à l’Ifremer.  L’atelier de travail en Corée du Sud a réuni plusieurs spécialistes sud-coréens et français à Daejeon et sur l’île de Geoje. Les échanges ont porté sur les projets de recherche liés à la conception du futur sous-marin sud-coréen: qualification des équipements, des systèmes de sécurité et de navigation, fonctionnement énergétique du sous-marin, identification de technologies clés associées …

A ce jour, à l’échelle mondiale, cinq nations (Etats-Unis, Russie, France, Japon, Chine) sont équipés de sous-marins habités, capables d’atteindre 6000 mètres ou plus de profondeur.  Depuis 2013, l’institut sud-coréen KIOST dispose d’un drone amphibien téléguidé qui marche et nage, appelé ROV « Crabster »[1]. Le « Crabster » descend jusqu’à 200 mètres de profondeur et dispose de six jambes pour se déplacer au fond de l’océan. Il a été déployé suite à l’accident tragique du ferry sud-coréen SEWOL, en avril 2014, pour retrouver des débris grâce à un sonar intégré.

[1] Crabster est la fusion des mots « crab » (crabe) et lobster (homard).