Coopération renouvelée entre la Polynésie française et l'Ifremer

La Polynésie française et l'Ifremer ont signé le mercredi 10 août 2016 le renouvellement pour 5 ans de leur convention cadre. Le centre Ifremer du Pacifique, situé à Vairao dans la presqu'île de Tahiti, poursuivra ainsi son travail d'appui au développement des filières marines locales.

Avec ses 119 îles et atolls répartis sur sa zone économique exclusive de plus de 5 millions de km2, la Polynésie française dispose d'un vaste territoire océanique grand comme l'Europe dont les richesses naturelles sont encore mal connues et peu exploitées. Présent dans la collectivité depuis 40 ans, l'Ifremer contribue par ses travaux à une meilleure connaissance des écosystèmes locaux, de leurs ressources et met son expertise technique et son savoir-faire au service de la Polynésie française.

« La signature de cette convention cadre permet à l'Ifremer de poursuivre ses recherches en appui au développement des filières locales de perliculture et d'aquaculture par l'acquisition de connaissances en réponse aux besoins exprimés par la collectivité. Ce renouvellement pour 5 ans témoigne d'une confiance partagée entre la Polynésie française et notre Institut », explique Benoît Beliaeff, directeur du Centre Ifremer Pacifique (CIP).

Dans le domaine de la perliculture, activité essentielle à l'économie locale représentant environ 70% des exportations et 1300 emplois directs, l'Ifremer focalise ses travaux sur l'amélioration de la qualité des perles produites. En aquaculture (pisciculture et crevetticulture), la recherche porte prioritairement sur la qualité sanitaire des animaux produits en élevage et sur la qualité de l'environnement d'élevage. « L'objectif est de soutenir la collectivité dans sa volonté de développer une économie bleue durable », souligne Benoît Beliaeff.

Au-delà de cette approche par filière, le centre Ifremer du Pacifique, avec ses partenaires de l'Unité Mixte de Recherche (UMR) "Ecosystèmes Insulaires Océaniens" développe ses recherches dans un cadre plus écosystémique. « Acquérir une meilleure connaissance de la biodiversité locale, des processus naturels, mieux comprendre les impacts de l'activité humaine apparait comme crucial dans un contexte de réchauffement climatique et d'acidification des eaux », détaille Benoît Beliaeff.

Au titre de cette coopération, d'autres thématiques pourront être développées en fonction des besoins et des moyens disponibles. « La Polynésie française a, par exemple, la possibilité de solliciter l'Ifremer sur des thématiques émergentes telles que les énergies marines renouvelables, les ressources minières profondes ou encore la culture de micro-algues », ajoute-t-il. Le Centre Ifremer Pacifique intervient en particulier sur l'évaluation de la ressource en courant pour l'installation d'hydroliennes pilotes.

Dans un premier temps approuvé par l'Assemblée polynésienne le 8 juillet, le renouvellement de cette convention cadre a donc été signé le 10 août par le Président de la Polynésie française Edouard Fritch et le Président-directeur général de l'Ifremer François Jacq. Au niveau politique, le pilotage et le suivi de cette coopération sont assurés par un comité directeur composé, pour la Polynésie française, du Ministre de l'Economie Bleue, du Président de la commission législative de l'Assemblée de la Polynésie française en charge des ressources marines, du Délégué à la Recherche et du Directeur des ressources marines et minières. Côté Ifremer siègent à ce Comité, le Directeur et le secrétaire général du Centre Ifremer Pacifique ainsi que deux chercheurs en charge des programmes perliculture et aquaculture.

Quelques exemples de projets sur lesquels travaillent les équipes de l'Ifremer en Polynésie française :

  • Influence de l'environnement (température, pH) sur la qualité de la perle.
  • Acquisition de connaissances pour la sélection génétique d'huîtres perlières à l'échelle de la Polynésie et in fine pour l'amélioration de la qualité de la perle.
  • Acquisition de connaissances pour l'amélioration de la survie du poisson tropical paraha peue (Platax orbicularis) en pisciculture.
  • Modélisations biologiques et physiques en vue de la compréhension de la distribution spatiale des larves d'huître perlière dans un atoll collecteur.
  • Etude de l'impact des rejets perlicoles et aquacoles dans l'environnement en vue de déterminer la capacité limite des milieux lagonaires.