Campagne PELGAS 2016 : Pêcheurs et scientifiques de nouveau unis pour le recensement des espèces dans le golfe de Gascogne !
Depuis 2007, les scientifiques de l’Ifremer et les pêcheurs professionnels mènent conjointement la mission PELGAS dont l’objectif est d’estimer la biomasse de petits poissons pélagiques (anchois, sardine, sprat, chinchard, maquereau…) dans le golfe de Gascogne.
Ces campagnes, co-financées par l’Union Européenne, l’Ifremer et France Filière Pêche, permettent de récolter des données sur l’écosystème qui sont essentielles pour encadrer une exploitation durable des ressources halieutiques. Le succès des premières campagnes communes a encouragé scientifiques et professionnels de la pêche à poursuivre leur collaboration.
Ainsi, du 3 au 21 mai, Thalassa, navire océanographique de l’Ifremer, sillonnera les eaux, sous juridiction française, du golfe de Gascogne accompagné de 2 navires de pêche professionnelle.
Compter les poissons pour bien gérer l’avenir
Dans les eaux européennes, la définition des quotas de pêche repose sur une évaluation des biomasses de poissons marins, qui s’appuie à la fois sur des campagnes à la mer réalisées par les instituts scientifiques et sur les données de captures des navires de pêche professionnelle. L’Ifremer réalise depuis 16 ans une campagne d’évaluation des ressources de poissons pélagiques dans le golfe de Gascogne au moyen de son navire de recherche Thalassa. Les sondeurs acoustiques du navire permettent de détecter et quantifier les bancs de poissons.
Depuis 2008, des pêches complémentaires sont réalisées par les pêcheurs professionnels pour aider à identifier les différentes espèces présentes et traduire les échos acoustiques en tonnes de poissons. Les données acoustiques et les captures sont ensuite combinées afin de produire des indices d'abondance qui reflètent l'évolution des biomasses de chacune de ces espèces. Pendant la campagne PELGAS 2015, 136 opérations de pêche ont été réalisées, dont 63 par les pêcheurs. Cela a permis d’augmenter la précision des indices d’abondance.
Grâce à cette collaboration, pêcheurs et scientifiques parviennent à fournir des indices précis et essentiels pour la gestion durable des pêcheries des petits poissons pélagiques du golfe de Gascogne.
D’après les observations de la campagne PELGAS, l’abondance d’anchois avait atteint un maximum historique dans la partie française du Golfe de Gascogne en 2015. Une large part de cette ressource était de petite taille (<10 cm), dans des proportions jamais observées auparavant. L’une des hypothèses avancées par les scientifiques de l’Ifremer pour expliquer cette forte abondance d’anchois est que la survie des jeunes stades a été particulièrement bonne pendant l’automne et l’hiver, en particulier aussi pour ceux issus de pontes tardives.
Les enjeux d’une telle campagne
Les campagnes PELGAS ont été initiées par l’Ifremer en 2000, puis co-financées par l’Union Européenne. En 2010, la pêche à l'anchois a été réouverte dans le golfe de Gascogne. Elle était fermée depuis 2005, compte tenu de l’état du stock jugé préoccupant et faute de bon recrutement depuis 2002.
La mission PELGAS illustre la volonté de l’ensemble des acteurs de la filière de mettre leurs compétences en commun pour une meilleure connaissance de l’écosystème. Le CNPMEM (Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins), responsable de la participation professionnelle dans cette campagne, encourage vivement ce type de collaboration, qui montre que les pêcheurs peuvent endosser le rôle de sentinelles de la mer en participant à la surveillance des ressources marines.
Le soutien de France Filière Pêche, association réunissant les professionnels de la filière, créée en 2010 pour soutenir et valoriser les acteurs et les produits de la mer, est également prépondérant pour le bon fonctionnement de cette opération. C’est grâce à son financement que les frais engagés par les navires professionnels sont couverts : en effet, afin de garantir la probité scientifique du programme, le produit de ces pêches n’est pas commercialisé.