Le Gwalaz a bouclé son premier tour de Bretagne. Des champs aux océans, un grand pas pour les biomatériaux

Gwalaz est le premier trimaran (7,11 m) écoconçu à partir de fibre de lin, de liège et de balsa, et de résine partiellement biosourcée. A l’initiative de Kaïros (l’écurie de course de Roland Jourdain à Concarneau), avec le soutien financier de la Région Bretagne et en partenariat avec l’Ifremer et l’Imât B qui se sont impliqués dans les recherches pour cette écoconstruction en biocomposites, la mise à l’eau avec succès fin mai de Gwalaz est un grand pas vers l’économie circulaire.

Il s’agit d’une vraie rupture technologie en terme d’écoconception, grâce aux matériaux issus directement de la biomasse pour s’affranchir des ressources fossiles et penser les filières de recyclage dès la conception du produit. Elle est à mettre à l’actif du monde nautique, un pari gagné sur l’avenir par Roland Jourdain et son équipe.

Gwalaz a choisi pour marraines l’Ifremer et LIMAT B, les deux institutions scientifiques qui se sont impliquées dans les recherches pour cette écoconstruction en biocomposites

Le début de la collaboration avec Roland Jourdain et son équipe remonte à 2009. Des centaines d’essais ont été réalisés sur divers matériaux biocomposites et biosandwich avant de retenir ceux qui présentaient toutes les propriétés et qualités nécessaires aux matériels de sport nautique.

Dans un second temps avec le chantier Tricat, Gwalaz a permis de passer du laboratoire au chantier et d’étudier les comportements de ces matériaux en conditions de fabrication industrielle. La suite consiste en l’évaluation des matériaux en situation réelle et l’étude du vieillissement au laboratoire Comportement des structures en mer de l'Ifremer Institut Carnot EDROME à Brest.

Retours d’expériences sur sa construction

L’objectif est de développer un système circulaire, économe en ressources et respectueux de l’environnement. Les bateaux en matériaux composites classiques sont toxiques. Aucune filière de recyclage n’est prévue en fin de vie et, la plupart du temps, ils sont abandonnés au fond des criques, des hangars ou des barges. Avec Gwalaz, la fin de vie a été pensée dès sa conception selon les principes de santé environnementale, et les coques sont entièrement valorisables en fin de vie.

Première navigation : un tour de Bretagne rondement mené

Après un mois de navigation plein, le tour de Bretagne a été rondement mené d’Arradon dans le Morbihan à Saint-Malo et le canal de la Manche Océan. Gwalaz a été éprouvé en situation réelle : le trimaran tient parfaitement la mer et un record de vitesse par rapport au modèle initial a même été battu : 19 nœuds !

L’intérêt avec l’écoconstruction de Gwalaz, est de relever les défis environnementaux tout en gardant l’objectif de performance.