Des bulles de gaz pour surveiller les failles sismiques au large d’Istanbul
Paris, le 14 octobre 2008
Pour détecter les bancs de poissons, les pêcheurs utilisent des sonars acoustiques. Le principe est simple : les vessies natatoires[1] des poissons sont remplies de gaz et se comportent comme des bulles dans l’eau. Or les bulles diffusent fortement l’énergie acoustique ; elles sont donc très facilement détectables par les sonars. Des chercheurs de l’Ifremer et du CNRS ont eu l’idée d’utiliser cette capacité particulière des sonars de pêche pour détecter les gaz qui remontent le long des failles actives et s’échappent en fond de mer. La technique a notamment été mise en oeuvre pour étudier le segment immergé de la faille Nord-Anatolienne, en Mer de Marmara, dont l’activité sismique menace l’agglomération d’Istanbul, peuplée de plus de 12 millions d’habitants. Les résultats, qui viennent d’être publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters[2], sont spectaculaires.
[1] Poche membraneuse, contenant un gaz, située dans l'abdomen de nombreux poissons osseux et dont le gonflement aide à s'élever ou à s'enfoncer dans l'eau.
[2] Géli et al, Earth and Planetary Science Letters, http://dx.doi.org/10.1016/j.epsl.2008.06.047, mis en ligne le 29/08/2008.
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