Marie-Joëlle Rochet, lauréate d’une bourse du Pew Institute for Ocean Science

Paris, le 21 février 2008

Chercheuse au département « Écologie et modèles pour l’halieutique » du Centre Ifremer de Nantes, Marie-Joëlle Rochet fait partie des cinq lauréats 2008 du « Pew Fellowship in Marine Conservation ». D’un montant de 150 000 dollars, la bourse Pew lui permettra de développer durant trois ans un projet sur les impacts écologiques de différentes pratiques de pêche.

L’Institut Pew s’attache à encourager les chercheurs qui contribuent à la protection des océans. Dans ce cadre, il finance chaque année cinq projets portant sur les écosystèmes marins, la gestion des pêcheries, la protection du littoral et la pollution des océans. Comme le déclare Ellen Pikitch, Directrice Générale du Pew Institute for Ocean Science, « l’océan ne peut prendre la parole, les lauréats des bourses Pew font entendre sa voix ».
À ce jour, le prix a été décerné à plus d’une centaine de professionnels, chercheurs ou gestionnaires de 29 pays. C’est la première fois qu’il est décerné à une française.

Auteur ou co-auteur de plus de trente articles publiés dans des revues scientifiques, Marie-Joëlle Rochet travaille quotidiennement au développement et à l’utilisation d’indicateurs écologiques pour la gestion de la pêche. Son projet a pour objectif de comparer les impacts écologiques des deux principales pratiques de pêche : la pêche indifférenciée et la pêche sélective, qui minimise les prises accessoires (non désirées) et les rejets.
Dans le but de réduire le « gaspillage » provoqué par la pêche indifférenciée, la pêche sélective est généralement encouragée. Cependant, le prélèvement en quantité importante de catégories restreintes d’animaux peut perturber la chaîne alimentaire dans l’écosystème marin. Or, l’approche écosystémique des pêches requiert que l’on préserve la structure et les fonctions des écosystèmes exploités. Si le rendement économique d’une pêche indifférenciée est plus faible, celle-ci a l’avantage de répartir la pression de pêche sur l’ensemble des compartiments de l’écosystème.
Est-il alors préférable de développer des engins de pêche plus sélectifs ou de chercher à valoriser les captures non désirées ?

Le projet vise à développer de nouveaux indicateurs sur la sélectivité de la pêche et la diversité des captures et à sensibiliser les gestionnaires de la pêche à cette question. Le projet de Marie-Joëlle Rochet contribuera également à sensibiliser les pêcheurs et le public au problème des rejets et de l’impact de la pêche sur la biodiversité.

> Visitez le site de la Fondation :www.pewoceanscience.org