Une coquette qui affiche la couleur !

Tous les 15 jours, l'Ifremer vous dévoile les secrets des océans en partenariat avec Le Télégramme.

A suivre le sillage de la coquette (Labrus mixtus), on en prend plein les yeux. C’est un feu d’artifice qui s’imprime sur la rétine entre bleu turquoise et orange pétant. Ces couleurs portées haut, particulièrement intenses au moment de la reproduction, sont la marque distinctive du mâle dominant qui règne sans partage sur une petite communauté d’environ 10 individus.

On pourrait donc en déduire que la coquetterie chez ce poisson labre n’est pas un apanage strictement féminin mais les choses sont plus complexes car l’identité de genre chez ce poisson est plutôt floue. Il faut savoir que le mâle dominant du groupe est au début de sa vie une femelle qui se transforme au fil du temps. C’est un phénomène d’hermaphrodisme que l’on appelle la protogynie. A la mort du dominant, une autre femelle, parmi les imposantes du groupe, commencera elle-aussi sa mutation… En dehors de cette particularité, la vieille coquette mène une vie très rangée de sédentaire : elle déjeune volontiers de mollusques, petits crustacés et poissons avant de regagner son nid édifié avec des algues et posé sur un lit de graviers ou de rochers. Là encore, faisant fi de tout stéréotype, c’est le mâle qui construit le nid !