Drôle de lièvre !
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Cette aplysie (Aplysia punctata) qui nous regarde fixement ressemble furieusement à une limace ou un escargot … Bref à tout un bestiaire qui ramène à la terre ferme. Et pourtant ce mollusque gastéropode est bel et bien un animal marin qui ne quitte jamais l’eau des mares de l’estran ou l’humidité des algues tant il craint la dessiccation. On le connaît d’ailleurs dans la langue commune sous le nom de lièvre de mer, sans doute à cause de ses rhinophores (organes sensoriels) qui évoquent les grandes oreilles du célèbre herbivore. Herbivore, le lièvre de mer l’est aussi et cultive une affection particulière pour les champs de zostères ou d’algues brunes. Pour se nourrir, il utilise sa radula (sorte de langue râpeuse) avec laquelle il racle et broute la surface des plantes. Ce lièvre a plus d’un tour dans son sac et peut notamment produire une substance violacée et visqueuse toxique qui parvient à dégoûter ses propres prédateurs comme la langouste. Sa chair est elle-même toxique. Grâce à cet art de la diversion, notre lièvre peut alors détaler… en rampant sur son pied, ou se laisser porter par les extensions de son corps, au gré des courants.