L'équipe AMEX (adaptation aux milieux extrêmes)

Julia Machon


  • Doctorante équipe AMEX

Magali Zbinden

  • Au sein de l'équipe AMEX, nous travaillons sur les sources hydrothermales profondes. Les sites que nous étudions se trouvent entre 800 et 3600 mètres de profondeur : il n’y a pas de lumière et donc pas de végétaux. Les animaux se nourrissent grâce à des bactéries dites chimioautotrophes. Mes recherches se concentrent sur les animaux vivants avec des ectosymbiontes, c’est-à-dire des bactéries qui vivent à l’extérieur des tissus de leur hôte. Mon animal de prédilection est la crevette Rimicaris exoculata. Dotée d'une tête (céphalothorax) particulièrement développée, la crevette y héberge une véritable "chambre de culture de bactéries". Nous avons récemment élucidé comment la crevette se nourrit. Grâce à des expériences in vivo dans des aquariums pressurisés IPOCAMPTM, nous avons pu mettre en évidence que l’animal ne se nourrit pas en «  grattant  » et mangeant ses bactéries, comme cela avait été largement suggéré, mais par diffusion de petites molécules organiques produites par les bactéries à travers sa cuticule. Un système assez étonnant car la cuticule des crustacés est généralement décrite comme imperméable ! 
Nous avons récemment développé une nouvelle thématique sur l’adaptation sensorielle chez les crevettes. Les sources hydrothermales profondes sont des écosystèmes relativement éphémères dépendant des activités volcaniques des dorsales océaniques et distants les uns des autres. La recherche de nouveaux sites hydrothermaux est donc un point crucial dans les phénomènes de dispersion et de colonisation de ces espèces. La dispersion et la colonisation se font généralement au stade larvaire. Mais les adultes, notamment Rimicaris exoculata, qui doit veiller à l'approvisionnement de ses symbiontes en composés chimiques présents dans le fluide, doivent être capables de détecter les émissions de fluide. Les questions qui se posent sont nombreuses «  quels sont les signaux captés par les animaux : température, concentration de sulfure, nourriture ?  Quels sont les récepteurs impliqués et où sont-ils localisés?»

Louis Amand

  • 
Ingénieur pression dans l’équipe AMEX, je participe au fonctionnement et à l’évolution de la conception des prototypes pressurisés permettant le prélèvement et l’étude des organismes marins de grande profondeur. Pour les missions hauturières comme BICOSE 2, j’assure, à terre, la logistique de préparation et de transport du matériel (2,5 tonnes). Puis, en mer, j’assemble et maintiens opérationnels nos instruments hyperbares (Periscop, Ipocamp, Visiocamp et Balist) afin de permettre la réalisation des expériences voulues par les biologistes de l’équipe.

Bruce Shillito

  • Membre de l'équipe AMEX (UMR BOREA, Sorbonne Universités), je suis biologiste pression et j'étudie les animaux hydrothermaux, au moyen de différents instruments pouvant restituer les conditions de pression élevée qui règnent en profondeur. Notre équipe met en œuvre plusieurs aquariums pressurisés (Ipocamp, Balist), ainsi qu'une cellule de récolte qui conserve la pression lors de la remontée des organismes vers la surface (Periscop). Cette cellule permet ainsi d'éviter un traumatisme décompression qui s'avère mortel dans la plupart des cas. En étudiant ces animaux vivants à bord du navire, notre but est de mieux comprendre les différentes adaptations nécessaires à la vie en milieu hydrothermal, un environnement souvent qualifié d'"extrême" (pression et température élevées, présence d'éléments toxiques).