Chef de mission

Marie-Anne Cambon-Bonavita

Après un BAC C (S aujourd’hui) j’ai faits deux ans de classes prépa BIO puis j’ai intégré l’Institut Agronomique de Paris-Grignon (AgroParisTech aujourd’hui) pour devenir ingénieur Agronome tout en passant un DEA (Master aujourd’hui) en microbiologie fondamentale et appliquée à l’Université Paris 7. J’ai ensuite réalisé ma thèse à Ifremer qui traitait de la réplication in vitro de l’ADN. J’ai été recrutée en 1997 comme chercheur à l’Ifremer de Brest, au laboratoire de microbiologie des environnements extrêmes, où j’ai développé des techniques de biologie moléculaires appliquées à l’identification des espèces marines et aux études de diversité des communautés microbiennes. Attirée tant par la géologie, principalement les volcans, que la biologie, dès 2000, j’ai monté mon projet de recherche portant sur les symbioses dans les milieux extrêmes et la compréhension de la vie en contexte hydrothermal. Mes travaux m’ont permis de soutenir mon HDR (Habilitation à Diriger les Recherches) en 2007. Chef de mission de la campagne BICOSE en 2014, puis ESSNAUT 17 et aujourd’hui BICOSE 2 je m’implique aujourd’hui dans les études portant sur la pérennité et la résilience des écosystèmes profonds, leur fonctionnement, l’étude des cycles de vie des espèces profondes principalement sur le modèle Rimicaris (la crevette). Nos travaux visent aussi à la protection de ces écosystèmes en partageant leur beauté et leur caractère exceptionnel via la diffusion des connaissances au plus grand nombre.
Mon rôle en tant que chef de mission est de rédiger la demande de campagne initiale qui est évaluée par une commission scientifique, puis d’organiser la campagne, ce qui comprend un dossier de préparation explicitant les travaux souhaités de jour comme de nuit, les lieux et dates ; de monter une équipe scientifique répondant aux questions du projet, et d’organiser le transport du matériel et du personnel en respectant les règles en vigueur tant pour l’embarquement que pour la réalisation des travaux à bord. À bord, j’organise les journées, les plongées et leur enchainement, et je suis en interaction constante avec le commandant du navire et le chef d’opération du Nautile afin de coordonner nos travaux. C’est un travail très complet et passionnant même si très exigeant. Il permet de s’ouvrir aux autres disciplines scientifiques (chimie, biologie, microbiologie, géologie…) et aux contraintes de chacun à bord.