Bathymétrie

Comment ça marche ?

La bathymétrie (du grec ancien bathys « profond ») consiste à cartographier le fond des océans. Pour ce faire, on utilise des sondeurs, qui envoient des impulsions sonores sous le bateau et écoutent leurs échos renvoyés par les obstacles qu’elles rencontrent.

La distance surface/obstacle est obtenue par la mesure du temps écoulé entre l’émission et la réception de l’écho (la vitesse de propagation du son dans l’eau de mer étant calculée grâce aux informations de salinité et de température recueillies par des capteurs fixées au chalut).

Les ondes, au nombre de 200, sont émises à la verticale du bateau, sur une largeur égale à 3,5 fois la profondeur (ainsi pour une profondeur de 150m, on cartographie sur une largeur de 525m) : c'est ce qu'on appelle la fauchée.

Sur cette image, on constate clairement que les ondes émises vers les côtés parcourent une plus grande distance que celles émises directement sous le bateau. Ceci est corrigé par le logiciel au moment de l’acquisition.

Autre élément à prendre en compte : les mouvements du bateau (tangage, roulis...). Grâce à une "centrale d'attitude" qui est une espèce de niveau à bulle, l'inclinaison du bateau est connu en temps réel et transmise au logiciel de bathymétrie pour compensation.

Au final, on génère ce genre de carte en 3 dimensions.

Si cette technologie permet d'avoir une idée du relief sous-marin, elle permet également d'avoir une idée de la nature du fond. Chaque type de sol renvoie un écho plus ou moins faible en fonction de sa réflectivité, c'est à dire sa capacité à renvoyer ou à absorber les ondes acoustiques.

Ainsi, une fond vaseux renverra un écho beaucoup plus faible qu'un fond rocheux. Ces différences se matérialisent sur une image en niveau de gris.

Pourquoi fait-on de la bathymétrie ?

Dans le cadre de la campagne EVHOE, ces données, aussi bien en termes de profondeur qu'en termes de nature de fond, nous permettent de mieux comprendre la distribution dans l'espace des espèces pêchées. Le benthos est particulièrement concerné puisqu'il est constitué des invertébrés vivant sur le fond.

Enfin, d'un point de vue sécurité, l'étude de la nature des fonds peut permettre de décider a priori de la pertinence ou non de mettre un chalut de fond à l'eau, qui risquerait de s'abimer sur des fonds rocheux.