Les chiffres 2020 : Plus de la moitié des volumes de poissons pêchés provient de populations exploitées durablement.
En 2020, 60 % des 400 000 tonnes de poissons débarqués en France métropolitaine proviennent de populations exploitées durablement, contre 15 % il y a 20 ans. Mais la surpêche touche encore 21% des populations, et 2 % sont considérées comme « effondrées ». Côté Méditerranée, malgré l’exemple encourageant de la restauration du thon rouge, la situation reste globalement source de préoccupation.
Conclusions des évaluations en 2020
47 % des débarquements proviennent de populations de poissons en bon état
Pour ces populations, la pression de pêche et la biomasse sont estimées être compatibles avec l’objectif de rendement maximal durable. La proportion des populations en bon état varie en fonction des façades entre 35 et 65 %, à l’exception de la Méditerranée pour laquelle cette proportion est très faible.
13 % proviennent de populations reconstituables ou en reconstitution
Pour ces populations, la pression de pêche est estimée conforme à celle permettant le rendement maximal durable. Mais la biomasse de reproducteurs est encore inférieure à cet objectif ou cet objectif n’est pas défini.
17 % proviennent de populations surpêchées
Leur biomasse de reproducteurs est aujourd’hui à un niveau compatible avec le rendement maximal durable. Mais pas la pression de pêche qui risque de conduire à une baisse des populations si elle ne diminue pas.
4 % proviennent de populations surpêchées et dégradées
Il s’agit des populations surpêchées (pression de pêche supérieure au rendement maximal durable), pour lesquelles la biomasse de reproducteurs est inférieure à celle permettant le rendement maximal durable.
2 % proviennent de populations effondrées
La quantité de reproducteurs est insuffisante pour le renouvellement de ces populations, sans pour autant que cela conduise à l’extinction de l’espèce. Le risque est plutôt l’arrêt de l’activité de pêche du fait d’une rentabilité non assurée ou de mesures de gestion très restrictives.
5 % proviennent de populations non classifiées
Le niveau de connaissance actuel ne permet pas de fixer les seuils de durabilité ou d’effondrement pour ces populations.
12 % proviennent de populations non évaluées
Ces populations ne font pas l’objet de mesures de gestion à l’heure actuelle à l’exception de tailles minimales ; elles ne sont pas évaluées. Leur proportion varie en fonction des façades maritimes : elle dépasse 60 % en Méditerranée, mais elle est inférieure à 12 % dans les autres.
Le rôle de l’Ifremer : expert mais non décisionnaire
L’Ifremer opère le Système d’Information Halieutique (SIH) qui regroupe l’ensemble des données françaises sur les populations halieutiques de notre territoire. L’Ifremer opère également les navires de la Flotte océanographique française, comme le Thalassa ou L’Europe qui sillonnent les côtes pour estimer l’abondance des poissons. En termes d’évaluation, l’Ifremer participe aux travaux des commissions scientifiques européennes ou intergouvernementales, dans le cadre de la Politique commune de la pêche (PCP) et de la Directive cadre sur le milieu marin (DCSMM). L’Ifremer n’intervient pas dans les décisions de quotas : ceux-ci sont proposés par la Commission européenne et décidés par le Conseil européen des ministres de la pêche.