Surchauffe des océans, quelles conséquences sur le niveau des mers?

La surchauffe des océans est une des conséquences du changement climatique. Les mesures globales montrent qu’en moyenne, la température des 300 premiers mètres de l’océan a ainsi augmenté de 0,3°C depuis 1950. Ce réchauffement a de multiples conséquences sur la fonte de la banquise, le niveau des mers mais aussi les risques de submersion marine sur le littoral.

Fonte de la banquise

La première conséquence du réchauffement des océans est la diminution importante de la banquise : la surface annuelle moyenne des glaces arctiques a en effet décru de 3,5% à 4% par décade depuis 1992. Cela représente 900 000 km² de surface de glace en moins par décennie (soit plus de 1,5 fois la superficie de la France en 10 ans).

Depuis 2002, la décroissance est encore plus sensible. L’étendue des glaces arctiques a atteint son plus bas niveau enregistré à trois reprises : en septembre 2002, 2005 et 2006, elle était inférieure à 6 millions de km².

C’est grâce aux mesures par satellites que l’Ifremer réalise régulièrement une cartographie du déplacement des glaces de mer qui permet le suivi de l’évolution de la surface occupée par la banquise.

Élévation du niveau de la mer

Le réchauffement des eaux de l’océan, la fonte des glaces continentales provoquent l’élévation du niveau marin : depuis 1900, le niveau moyen de la mer s’est ainsi élevé d’environ 19 cm.

Le niveau de la mer augmente pour deux raisons :

  • La dilatation thermique (également appelée effet stérique) : en raison de l’augmentation de la température, l’eau se dilate ce qui signifie que son volume augmente,
  • L’apport d’eau douce issu de la fonte des glaces et des calottes polaires.

Relativement stable depuis 6 000 ans, le niveau des océans pourrait s’élever de 26 cm à 1 mètre par rapport au niveau actuel d’ici 2100. Ces différences varient en fonction des différents scénarios envisagés de rejet de CO2 dans l’atmosphère et d’augmentation de température de l’atmosphère. Pour le climat actuel par exemple, le taux d’élévation du niveau des mers a été estimé à 0,27 mm/an en moyenne et 70% des zones côtières de la planète seraient concernées par la montée des eaux (qui ne sera pas identique sur toutes les mers et océan du globe).

Risques de submersion marine sur les littoraux

Les travaux de l’Ifremer montrent que la hauteur des vagues ne devrait pas augmenter sur les côtes métropolitaines. Cependant, les effets combinés des vagues avec l’élévation des océans et des événements climatiques marqués et plus extrêmes, pourraient augmenter les risques de submersion du littoral (à l’image de la tempête Xynthia en 2010).

Dans ce cadre, l’Ifremer travaille sur la mesure des vagues par satellite et simule, par modélisation numérique, l’effet de ces vagues lors de leur arrivée à la côte.

Par ailleurs, la hausse du niveau de la mer pourrait avoir des conséquences irréversibles sur certaines côtes françaises : la faible altitude des îles du Pacifique sud par exemple, et particulièrement les atolls, les rend plus sensible aux phénomènes de submersion.

De façon générale, le littoral, territoire très riche écologiquement et objet de nombreuses activités économiques, en mer ou sur terre, se caractérise comme une zone où les aléas naturels, induits par le changement climatique, nécessitent une stratégie de surveillance et d’observation particulière. C’est pourquoi l’Ifremer, en partenariat avec le CNRS, promeuvent et pilotent la création d’infrastructures de recherche et de systèmes d’observation dans les milieux littoraux et côtiers.