Demain, quelles solutions ? A la découverte de l’algoculture
Parce qu’il est difficile de parvenir à des modèles de prévision précis sur les impacts du changement climatique sur nos océans, deux voies d’amélioration peuvent être mises en avant : l’atténuation et l’adaptation. Ces solutions visent à « atténuer » les effets globaux du réchauffement climatique ou à « adapter » nos modes de vie aux ressources des océans. L’algoculture - la culture des algues marines - fait partie de ces solutions qui ciblent d’un côté le captage du CO2, de l’autre, le développement d’alternatives dans les domaines de l’alimentation et de la production d’énergie.
Les microalgues, présentes partout
Présentes dans tous les milieux aquatiques, les microalgues représentent une immense source de biodiversité. Le nombre d’espèce de ces microorganismes unicellulaires, marins ou d’eau douce, est estimé entre 70 000 et 10 millions !
Utilisant généralement la lumière comme source d’énergie pour fixer le carbone, les microalgues sont caractérisées par des rendements photosynthétiques élevés (rapport énergie lumineuse reçue / énergie stockée dans la cellule) : cela leur confère une productivité exceptionnelle en comparaison des plantes terrestres. Ces microalgues sont par ailleurs riches en protéines et lipides.
A l’Ifremer, différents programmes ont pour but d’explorer les champs d’application potentiels de cette incroyable biodiversité et d’identifier les microalgues les plus robustes et les plus faciles à cultiver à grande échelle.
En savoir plus sur les microalgues.
Programme VASCO : l’algoculture et le captage du CO2
Grâce à leur activité photosynthétique, les microalgues disposent d’une grande capacité de captage et de recyclage du CO2 industriel. Le projet VASCO (VAlorisation et Stockage du CO2) étudie cette capacité à travers une culture de micro algues marines en milieu ouvert. Le projet prospecte autour de quatre voies de stockage du CO2 émis par l’activité industrielle du bassin de Fos sur Mer. L’objectif ? Réduire la présence dans l’atmosphère de ce gaz à effet de serre. Les six mois d’expérimentation sur deux pilotes expérimentaux de 12 m² et 6 m3 ont déjà montré que la capacité d’absorption d’un hectare de micro algues marines est environ dix fois supérieure à celle d’un hectare de forêt terrestre.
En savoir plus sur le projet VASCO.
Programme AMICAL : l’algoculture, les lipides, les protéines …
Une grande part des protéines et lipides actuellement utilisés en aquaculture et pour l’élevage terrestre proviennent de la pêche minotière. Outre son impact sur les ressources halieutiques, l’empreinte carbone générée par les moyens de pêche et de transport est importante. L’algoculture constitue une alternative écologique, économique et sociale pertinente en s’implantant à proximité des zones d’utilisation de ces farines. Par ailleurs, le développement des microalgues dans l’alimentation humaine représentera un gisement protéique alternatif moins impactant pour le climat que l’élevage bovin.
Le projet AMICAL (Aquaculture MIcroalgue en Nouvelle CALédonie), porté par l’Ifremer et l’agence de développement de la Nouvelle Calédonie (ADECAL) a pour objectifs de :
- constituer une souchothèque de microalgues calédoniennes
- de créer une filière de production de ces microalgues à finalité alimentaire, essentiellement aquacole (crevettes, poissons, holothurie) mais aussi pour l’élevage terrestre (bovins, volailles) et l’alimentationhumaine)
En savoir plus sur le projet AMICAL.
Programme ANR PhycoVer : remédiation de l’azote et du phosphore
Les microalgues ont une capacité extraordinaire d’absorption pour l’azote et le phosphore. Celle-ci peut être mise à profit pour le traitement des rejets municipaux, agricoles ou industriels. Cette stratégie offre, en outre, la possibilité de recycler le phosphore, qui est une ressource en cours d’épuisement et pourtant indispensable à tous les êtres vivants. En assurant un approvisionnement en azote et phosphore respectueux de l’environnement, elle garantit également la durabilité des cultures de microalgues.
Le programme PhyCover, qui associe plusieurs partenaires académiques et privés, tend à valoriser cette capacité des microalgues à travers la chimie verte pour la production d’énergie comme le méthane ou le biodiesel, et l’aquaculture.
En savoir plus sur le projet PhyCover.