Comment observe-t-on les océans ? Le réseau de surveillance Argo

Pour une approche intégrée des océans (physique, chimie, biologie) et pour valider les données relevées par satellites, l’observation in situ est indispensable.

Un programme d’observation international

Le programme international Argo est un réseau global d'observation des océans avec plus de 3800 flotteurs profilants autonomes répartis sur l’ensemble des mers du globe. Ces flotteurs mesurent en temps réel la température et la salinité des mers  à la surface et jusqu’à 2000 mètres de profondeur.

Argo est une véritable révolution dans l’histoire de l’océanographie.  Complémentaire des mesures satellitaires, c’est le premier réseau global d’observation in-situ des océans permettant d’observer, comprendre et prévoir le rôle de l’océan sur le climat de la planète.

Le réseau, qui réunit une trentaine de pays, poursuit trois objectifs :

  • caractériser les variations saisonnières et interannuelles de l’océan et permettre l’observation à long terme du changement climatique dans les océans,
  • fournir des données pour initialiser ou valider des modèles de prévisions océaniques et climatiques
  • fournir l'information nécessaire à la calibration et la validation des données satellitaires.

Argo a déjà permis d’affiner considérablement les estimations du stockage de chaleur par les océans. Ce paramètre est un facteur déterminant pour estimer l’ampleur du réchauffement climatique et pour mieux comprendre les mécanismes de la hausse du niveau moyen des mers (dilatation thermique des océans).

L’Ifremer participe à ce grand programme notamment en maintenant 10% du réseau et en hébergeant un des deux centres mondiaux d’analyse et de stockage des données Argo.

Le programme NAOS, les flotteurs « nouvelle génération »

L’Ifremer coordonne également le projet Equipex NAOS qui développe la prochaine génération des flotteurs Argo. Ces flotteurs sont capables d’embarquer de nouveaux capteurs biogéochimiques (oxygène, concentration en chlorophylle, nitrate, carbone particulaire et bientôt PH), d’explorer les zones polaires et d’aller vers les plus grandes profondeurs (jusqu’à 4000 m). Ils sont actuellement testés sur trois zones pilotes : Méditerranée, Atlantique Nord et océan Arctique.