Publication de l’expertise scientifique collective (ESCo) sur l’eutrophisation
Lors d’un colloque de restitution qui s’est déroulé mardi 19 septembre 2017 à Paris, l’Ifremer a co-présenté avec le CNRS, l’Inra et l’Irstea le rapport de l’expertise scientifique collective (ESCo) sur l’eutrophisation, menée sous la direction du CNRS à la demande du ministère de la Transition écologique et solidaire et de celui de l’Agriculture et de l’Alimentation, avec le soutien financier de l’Agence française pour la biodiversité.
L'eutrophisation, qu'est ce que c'est ?
L’eutrophisation est un dérèglement du fonctionnement normal des écosystèmes aquatiques, tant marins côtiers que terrestres, qui advient quand certains écosystèmes sensibles sont trop enrichis par l’activité humaine en nutriments azotés et phosphorés. Ses manifestations les plus connues sont les efflorescences de cyanobactéries toxiques dans les lacs et cours d’eau et, en mer côtière, les « marées vertes » (proliférations de macroalgues vertes) ou les « eaux colorées » (proliférations de phytoplancton parfois toxique). Les fortes biomasses générées s’accumulent dans les sites confinés et leur décomposition initiale par des bactéries aérobies induit un appauvrissement voire un épuisement de l’oxygène dissous dans l’eau, puis l’émission de gaz toxiques lors de la phase de décomposition anaérobie. L’eutrophisation est répandue dans le monde entier et génère des perturbations majeures pour les écosystèmes aquatiques tout en impactant la santé humaine et les activités économiques. En dehors des Grands Lacs canadiens et du lac Victoria en Afrique, les plus grands sites touchés dans le monde sont marins : le Golfe du Mexique, la baie de Chesapeake aux Etats-Unis, la mer Baltique, le nord de la mer Adriatique, les mers Jaune et de Chine orientale.
Identifier les facteurs
Les controverses sur l’identification des facteurs de contrôle de ces dérèglements et des niveaux de richesse nutritive à ne pas dépasser ont motivé la demande d’une expertise scientifique collective, qui puisse fournir aux pouvoirs publics un état des connaissances scientifiques sur lequel s’appuyer pour aider la décision politique. Ce travail a mobilisé une quarantaine de scientifiques français et étrangers, dans les domaines de l’écologie, de l’hydrologie, de la biogéochimie, des sciences biotechniques, des sciences sociales, du droit et de l’économie. Ils se sont appuyés sur un corpus bibliographique d’environ quatre mille références scientifiques.
Les documents produits par l'ESCo Eutrophisation
Trois documents sont téléchargeables sur le web :
1/ la synthèse de 148 pages
Référence bibliographique : Gilles Pinay, Chantal Gascuel, Alain Ménesguen, Yves Souchon, Morgane Le Moal (coord), Alix Levain, Florentina Moatar, Alexandrine Pannard, Philippe Souchu. L’eutrophisation : manifestations, causes, conséquences et prédictibilité. Synthèse de l’Expertise scientifique collective CNRS - Ifremer - INRA - Irstea (France), 148 pages
Télécharger Synthèse Expertise scientifique collective Eutrophisation (148 pages)
2/ le résumé exécutif de 8 pages
Télécharger Résumé Expertise scientifique collective Eutrophisation (8 pages)
3/ le rapport complet en 10 chapitres
Expertise scientifique collective Eutrophisation, 2017. L’eutrophisation : manifestations, causes, conséquences et prédictibilité. Rapport d’Expertise scientifique collective, Rapport CNRS- Ifremer-INRA-Irstea (France), 1283 pages.