Réponse aux questions de la classe de CM2 de l’école Achille Grandeau (Relecq Kerhuon)

- Bonjour Florian, comment vas-tu ?
Bonjour à vous ! Tout va bien. La vie à bord du Pourquoi pas ? se passe très bien. La journée est bien rythmée par le travail, il fait beau, les repas sont bons. J’ai installé mon laboratoire avec un microscope, une scie et des broyeurs pour observer l’intérieur des roches prélevées au fond.

- Pourquoi portez-vous ces combinaisons oranges ?
Les combinaisons oranges sont des combinaisons de survie en mer que l’on enfile uniquement si l’on doit abandonner le navire, sur ordre du commandant. Nous sommes tous obligés de les enfiler en début de mission. Nous apprenons aussi à nous rassembler en cas d’alarme à bord et à nous rendre à notre embarcation de sauvetage. C’est obligatoire quand on embarque sur le Pourquoi Pas ? et d’autres navires d’Ifremer.

- Comment s'appelle le robot sur l'installation n°3 de l'article journal de bord ?
Il s'agit d'une vue de l'avant du Nautile posé sur son support dans le hangar du Pourquoi pas ?. On distingue deux hublots, celui du pilote à droite et celui du scientifique à gauche. On distingue aussi les deux bras de manipulation et le panier où l'on dépose les prélèvements (métal troué). Le bras articulé de droite est en train de manipuler « IBIS » (en photo sur le fond dans un autre article), un outil qui nous permet de prélever des fluides hydrothermaux à la sortie des cheminées du site actif « TAG » et de les garder sous pression jusqu’en surface. Car au fond, la pression dans l’eau est 360 fois supérieure à la surface, soit l’équivalent d’avoir 360 kg sur un ongle ! Les biologistes étudient ensuite les bactéries qui se trouvent dans le fluide hydrothermal qui sort des cheminées et qui arrivent à survivre à des températures de plus de 120°C et ces pressions.

- Est-ce que votre mission Bicose 2 se passe bien ?
Pour l’instant, la mission se passe bien. Sauf que quand le vent est trop fort et la mer un peu agitée, nous ne pouvons mettre à l’eau le Nautile. Cela retarde donc notre programme, mais nous déployons tout de même d’autres instruments par câble comme les carottiers, la pompe à larves SALSA, la bathysonde-rosette… Nous sommes pour l’instant concentrés sur le site hydrothermal actif « TAG » et nous prévoyons d’aller étudier un autre site plus au sud : le site « Snake Pit », actif lui aussi.

- Florian, est-ce que tu es descendu dans l'océan ?
Non, pas encore. Je ne sais pas encore quand je descendrai, le planning évolue tous les jours.

- Quand reviendras-tu en France ?
Il est prévu d’arriver le 10 mars à Las Palmas. Le lendemain, tout le monde range son matériel lors de ce que l’on appelle la démobilisation. Je prends l’avion pour la France le 12 mars, comme la plupart des scientifiques embarqués.

- Combien de fois avez-vous utilisé le nautile ?
Aujourd’hui (mercredi 14 février) le Nautile plonge pour la 7ème fois, toutes sur le même site hydrothermal actif, le site « TAG ». Nous avons prévu d’effectuer en tout 26 plongées du Nautile.

- Dans quel pays se situe Las Palmas ?
Las Palmas est la plus grande ville de l’archipel des Canaries et se situe sur l’île de Grande Canarie. Les Iles Canaries font partie de l’Espagne. Bien que proche géographiquement de l’Afrique, c’est encore l’Europe !

- Ou étiez-vous quand vous avez mis à l'eau le carottier ?
Nous avons effectué 3 carottages lors du transit vers la zone de travail (carte) après être parti de Las Palmas. Sur la zone de travail, nous avons échantillonné à plusieurs reprises à 3 endroits différents proche du site hydrothermal actif, mais les carottiers n’ont pas tous remonté de sédiment.

- C'est quoi un carottage ?
Un carottage est la collecte d’un échantillon de sédiment ou de roche par un carottier. Il existe différents types de carottiers, mais ceux-ci sont tous composés d’un (ou plusieurs) tube dans lequel rentre le sédiment à mesure que le carottier pénètre dans le sol sous l’effet de son poids. Les carottiers sont lestés de plusieurs centaines de kg. Ils sont descendus et remontés du navire par un câble. Une fois à bord, le sédiment est sorti de son tube et coupé en tranches. Les biologistes trient et comptent les différentes espèces d’animaux microscopiques présents. Les géologues broient les sédiments en une poudre fine pour analyser sa composition chimique.

Vous trouverez un lien ci-dessous expliquant le principe du carottage à bord des navires

> https://wwz.ifremer.fr/gm/Comprendre/Nos-moyens/Les-carottages/Carottage-a-bord-des-navires

- Pouvons-nous avoir une photo de l'intérieur du nautile ?
Voici une photo de l’intérieur du Nautile. Les deux banquettes sont là où s’allongent le pilote et le scientifique. Ils regardent par les deux hublots du bas. Le co-pilote, assis entre les deux, contrôle la direction et la position du Nautile sur une carte avec le PC de droite. C’est le pilote qui contrôle les bras manipulateurs pour utiliser les outils ou prélever des échantillons.