Projet ROMELIGO

Les principaux stocks exploités en Atlantique Nord Est sont soumis à TAC (Totaux Admissibles de Captures) et quota, et font l'objet de suivis scientifiques du CIEM (Conseil International pour l’Exploitation de la Mer). Mais pour certaines espèces, les données restent insuffisantes et ne permettent pas d'établir un avis pour les gérer au mieux. Ces espèces sont classées en "DLS" pour Data Limited Species c'est-à-dire "espèces à données limitées". C'est dans ce cadre que le projet ROMELIGO (Amélioration des connaissances halieutiques du ROuget-barbet, du MErlan et du LIeu jaune du GOlfe de Gascogne) a débuté mi-2015 afin de contribuer aux progrès nécessaires pour les diagnostics sur les stocks à données limitées (DLS). Il est financé à hauteur de 53 % par France Filière Pêche. Les partenaires de ce projet sont Ifremer HGS et HMMN et l'université de Pau et des Pays de l'Adour ainsi que les structures professionnelles - le comité national des pêches (CNPMEM) et les comités régionaux des pêches Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Aquitaine, Bretagne, et les organisations de producteurs (OP) Pêcheurs de Bretagne, Vendée, Cotinière et Pêcheurs d'Aquitaine.

Le rouget barbet de roche (Mullus surmuletus), le merlan (Merlangius merlangus) et le lieu jaune (Pollachius pollachius) sont 3 espèces pour lesquelles l'individualisation de stocks est avancée par le CIEM dans l'ouest de l'Europe pour des zones incluant le golfe de Gascogne et les zones bordant la péninsule ibérique. Depuis 2012, des avis sont émis par le CIEM sur ces stocks. Ces avis sont émis pour 2 ans et reposent sur une démarche adoptée par le CIEM en 2012 dans le cas de données insuffisantes pour une évaluation analytique (Data Limited Stocks, soit DLS). Pour 2014 comme pour 2013, le CIEM a ainsi recommandé de réduire, par précaution, les captures de 20% par rapport à 2009-2011 pour les 3 stocks. Considérant que des TAC communautaires sont en vigueur pour le merlan et le lieu jaune dans le golfe de Gascogne, l’absence de diagnostic et l’application de l’approche de précaution pourrait se traduire par des réductions des possibilités françaises de pêche. Améliorer rapidement les données disponibles pour les stocks rangés dans la catégorie DLS constitue donc une priorité.

Le présent projet vise à faire évoluer cette situation en contribuant à l'amélioration des connaissances sur ces 3 stocks à partir des données disponibles (données déclaratives de débarquement ou issues d'échantillonnages pour les navires français, données issues de campagnes scientifiques...) ou de données à recueillir (paramètres biologiques).

La première phase du projet portera sur l’analyse des captures et de l'activité de la pêche professionnelle française sur les 3 espèces (composition et évolution des captures, saisonnalité, distribution spatiale, engins mis en œuvre et part des rejets). Pour le lieu jaune, outre les données existantes, cette phase s'appuiera également sur la collecte de données sur les captures à terre par les structures professionnelles. La deuxième phase du projet sera axée sur les indicateurs d'abondance obtenus par le calcul des captures par unité d'effort des navires, et à partir des données des campagnes scientifiques. Enfin la dernière phase se concentrera sur le recueil de données biologiques de base nécessaires à la mise en place d'une évaluation ultérieure du stock. Pour élaborer les relations taille/poids, les courbes de croissance et obtenir les tailles à la première maturité (L50) et/ou les ogives de maturité sexuelle, des échantillonnages seront nécessaires mais aussi des achats de poissons entiers auprès de professionnels, en particulier pour le merlan et le lieu jaune qui, étant vendus vidés en criée, ne peuvent être utilisés en l’état pour établir ces indicateurs.