Mieux connaître les écosystèmes côtiers pour les protéger
Les écosystèmes côtiers et estuariens de Guyane sont riches en biodiversité. Constitués majoritairement de mangroves, ils fournissent de nombreux services écosystémiques, comme l’assainissement des eaux usées ou le stockage du carbone. Ils sont également essentiels pour les premiers stades de vie de nombreuses espèces de poissons et d’invertébrés, leur apportant abri et nourriture. Deux projets sont en cours pour mieux connaître ces écosystèmes et leur fonctionnement. L’un est consacré à l’étude des habitats côtiers, et l’autre s’intéressera plus particulièrement à la diversité des larves et des juvéniles de poissons et d’invertébrés qui y vivent.
Les projets BioCotEs (Biodiversité côtière et estuarienne) et NurseHab (Characterisation of near-shore habitats as nurseries for fish and shrimp communities) reposent sur la collecte de spécimens et sur la mesure des caractéristiques physico-chimiques des environnements. Ils permettront également de mesurer la contamination des milieux et des êtres vivants par les métaux lourds.
Mieux connaître les espèces et leurs habitats
Une partie du projet BioCotEs sera consacrée à l’inventaire des espèces des milieux côtiers et estuariens. Les analyses se feront dans quatre secteurs, représentatifs des différents habitats. Plusieurs moyens d’échantillonnage seront employés, selon le type d’animal ciblé et le milieu : des filets pour échantillonner la colonne d’eau et à proximité du fond, des bennes et des carottiers pour prélever le sédiment, une sonde multiparamètres pour mesurer les caractéristiques physico-chimiques. Les spécimens récoltés serviront à la fois à constituer une collection des espèces marines et estuariennes de Guyane et une base de données génétiques de référence.
Une autre partie du projet sera axée sur la caractérisation des habitats, avec des mesures physico-chimiques, de concentration en nutriments et en métaux lourds. Il sera ainsi possible de corréler la répartition des espèces avec ces caractéristiques environnementales.
Le dernier axe de recherche est consacré à la mesure du taux de métaux lourds accumulés dans les tissus des principales espèces. Il a pour objectif d’avoir un état de référence de la pollution des milieux, afin de pouvoir orienter les mesures de gestion et de restauration.
Étudier les larves et les juvéniles de poissons et d'invertébrés
Le projet Nursehab effectuera également des échantillonnages, afin d’identifier les espèces de larves présentes et leur abondance, selon les milieux et la saison. Les caractéristiques des habitats seront également relevées, pour les mettre en relation avec la distribution des larves et des juvéniles. L’état des habitats servant de nurseries pour les larves peut avoir un impact direct sur la taille des populations adultes. Des modèles seront donc développés pour associer la disponibilité et l’état des nurseries avec les stocks adultes des espèces à intérêt commercial. Ils serviront à mettre en place des mesures de protection des zones les plus stratégiques.