« Débattre sans se battre » : les jeunes citoyens plus forts avec la science

L’Ifremer marque son engagement dans l’ouverture de la science vers les jeunes avec un nouveau projet de médiation scientifique « Débattre sans se battre » mené avec les Petits Débrouillards. Objectif : former des jeunes générations à l’esprit critique, aiguiser leur jugement, combattre les infox et prendre place dans le débat public.

Notre époque se noie dans un océan d’informations charriées par des canaux d’informations de plus en plus nombreux mais dont on peine toujours plus à connaître la source. Plus que jamais notre besoin de science est grand !

Conçu en partenariat avec le réseau associatif d’éducation populaire à la culture scientifique, Les Petits Débrouillards, ce parcours éducatif destiné aux lycéens poursuit deux objectifs : faciliter la prise de parole des jeunes dans le débat public sur des sujets de société et leur apprendre à déjouer les pièges des fausses informations en s’inspirant de la démarche d’investigation scientifique.

 « À l’heure où les médias de masse diffusent des informations tous azimuts, où tout un chacun tweete et retweete à volonté sans vérification, il est essentiel d’apprendre aux jeunes générations à démêler le vrai du faux, à recouper et vérifier les informations, à retrouver leurs sources, explique François Houllier, Président directeur général de l’Ifremer. Par sa complexité et par la curiosité qu’il suscite, l’océan se prête bien à un tel exercice. Cette éducation à la "méthode scientifique" aidera à tordre le cou aux mauvaises rumeurs et, surtout, permettra aux lycéens de se poser les bonnes questions tout en découvrant un domaine passionnant. »

 « "Débattre sans se battre" est un projet profondément actuel. À l’heure où les médias de masse diffusent des informations tous azimuts, où tout un chacun tweete et retweete à volonté sans vérification, il est essentiel d’apprendre aux jeunes générations à démêler le vrai du faux, à recouper et vérifier les informations, à retrouver leurs sources. »

François Houllier, Président directeur général de l’Ifremer

Un débat grandeur nature

A l’agenda des lycéens : l’acquisition de techniques de débat, des sessions de décryptage médias pour repérer les sources d’information fiables mais aussi des visites de laboratoires et des échanges avec les chercheurs de l’Ifremer pour comprendre le long chemin entre la formulation d’une hypothèse et sa validation scientifique. Point d’orgue du projet : un débat grandeur nature est organisé entre élèves où chaque participant est appelé à faire preuve d’éloquence pour défendre un point de vue de façon argumentée.

 « En plus de leur offrir la possibilité de progresser dans l'expression orale et l'argumentation, capacités indispensables pour l'obtention de leur baccalauréat et leur future vie d'adulte, ce programme devrait leur permettre de s'engager dans des choix citoyens et de prendre conscience que leur avis à toute son importance », estiment Vanessa Laumallier et Damien Boussard, professeurs de sciences de la vie et de la Terre et d’Histoire-géographie de la classe de seconde du lycée Le Corbusier d’Aubervilliers en Ile-de-France qui participe à ce programme. 
 « Aux Petits Débrouillards, nous éduquons aux sciences par le faire et l’engagement, pour former chez les citoyens un regard curieux et informé sur le monde. La vie sous-marine nous offre par sa fantaisie infinie un terrain de jeux rêvé et de grandes possibilités de questionnements et d'explorations, s’enthousiasme Frédéric Ghiglione, médiateur des Petits Débrouillards. Faire pour mieux comprendre, comprendre pour mieux agir, telle est notre philosophie. »

Une première édition autour de la pêche durable

Pour nourrir le débat de cette première édition, l’Ifremer met à la disposition des classes un dossier pédagogique « clé en main » sur la question de la durabilité de la pêche. Des témoignages scientifiques éclairent ainsi certaines questions controversées et souvent mises en lumière sur la scène médiatique : est-ce qu’il y aura encore des poissons dans la mer en 2050 ? Comment limiter les impacts de la pêche sur les écosystèmes ? Les labels actuels sont-ils satisfaisants ? Autant de sujets dont les lycéens devront se saisir pour formuler leur questionnement et alimenter leur propre débat sur la pêche durable.

Marraine de la classe d’Aubervilliers, Clara Ulrich, est directrice scientifique adjointe de l’Ifremer en charge des questions liées à la pêche et référente Sciences et Société : « La question de la pêche durable est un excellent cas d'étude. Elle génère beaucoup d’oppositions au sein de la société, tout en restant porteuse de promesses : la pêche durable, c'est possible ! Ayant consacré l'essentiel de ma carrière de chercheure à ces questions à l'échelle européenne, j’espère pouvoir transmettre aux lycéens d’Aubervilliers un peu de passion pour la connaissance scientifique, quelques clés pour comprendre que les solutions « simplistes » n'existent pas mais que le futur s'écrit ensemble, et aussi, un peu d'envie de mer... »

 « J’espère pouvoir transmettre aux lycéens d’Aubervilliers un peu de passion pour la connaissance scientifique, quelques clés pour comprendre que les solutions « simplistes » n'existent pas mais que le futur s'écrit ensemble, et aussi, un peu d'envie de mer... »

Clara Ulrich, directrice scientifique adjointe de l’Ifremer

Une belle étape dans ce projet : les élèves de seconde d’Aubervilliers participeront à la conférence de presse que l’Ifremer organise en février 2021 pour présenter le bilan annuel de l’état écologique des populations de poissons pêchés en France, dont le thème cette année sera « exploitation vs. conservation ». Des échanges riches en perspectives et une occasion unique pour ces futurs citoyens de découvrir comment les journalistes s’emparent d’un tel sujet et de mieux comprendre les projets scientifiques portés par l’institut pour éclairer les enjeux de la pêche de demain.

S'étendre à l'échelle nationale et en outre-mer

Si d’autres classes de lycées souhaitent participer à ce programme, elles sont invitées à se manifester auprès de l’Ifremer ou des Petits Débrouillards. Dans les années à venir, « Débattre sans se battre » a vocation à être déployé dans l’hexagone comme dans les outre-mer.   

 

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